PENIN, VILLAGE DU TERNOIS

 

Pénin est en l’an 2006 une petite commune rurale du Ternois, comptant 356 habitants (sources INSEE 1993), dont 213 électeurs, 105 maisons. Le village est situé dans le triangle St-Pol, Aubigny-en-Artois, Avesnes-le-Comte, au croisement des départementales 77 et 82, non loin de la R.N. 39 Arras-Littoral, à mi-chemin entre deux grandes localités : St-Pol (14 km) et Arras (22 km), respectivement chefs-lieux d'arrondissement et de département. La ville la plus proche est le chef-lieu de canton Aubigny-en-Artois : 9 km. La poste est à Tincques (4 km).

 

Pénin se trouve entre les 50ème et 51ème degrés de latitude Nord. Le méridien de Paris passe à Saint-Pol.

 

L'altitude moyenne est de 133 m.

 

Un hameau : Doffines, situé à environ 1,5 km du village, entre Pénin et Izel-les-hameau.

 

La superficie du terroir de Pénin avoisine les 900 ha. C'est le 2ème du canton.

 

On trouve dans les registres de délibérations du Conseil municipal l'année 1819, un rejet de proposition visant à rattacher Pénin et Averdoingt en une seule commune.

 

Fête communale (la "ducasse" de "dédicace", fête du saint patron de la paroisse) : le deuxième dimanche de juillet.

 

Parmi les curiosités du village, la motte féodale, le château, puis l'église où est conservé un bas-relief intéressant, et un mégalithe, polissoir néolithique vieux de 10 000 ans, placé sur le parvis.

 

TOPONYMIE : UN HYDRONYME

 

On accordera que c'est pousser trop loin l'amour du latin et de la mythologie que de torturer le nom de Pénin pour y découvrir les dieux Pénat comme l'ont fait déjà certains étymologistes qui se sont penchés sur la question de l'origine de ce nom (Harbaville).

 

Aussi loin que l'on remonte, le toponyme ne semble pas avoir subi de variations notables, à part la perte de l'accent, dont la faute incomberait aux machines à écrire qui n'accentuent pas les capitales (une seule des plaques Michelin placées à l'entrée de la commune respecte l'accent).

 

1155 T Etrun : Pénin   1200 C Aubigny : Pénin   1275 : Penyn   1290 : T chap. d'Arras : Penin  

1309 A d'Artois : Pénin.

 

Pas d’étymologie commune avec Espinehem, Ospinehem, Spinehem ou Epainchen, hameau de Roëllecourt (P-de-C), qui se prononce "épenin" dans le patois local. Certains ont avancé qu’il s’agissait d’un Epenin qui aurait subi l'aphérèse, perdu son "é". Comparer avec Les Pénins, hameau de la Nièvre. Dans ce dernier cas, le radical spina signifie en latin épine. Le toponyme désignerait alors un lieu où poussaient en abondance les buissons épineux, l'aubépine.

 

Par ailleurs, en gaélique, pen = montagne (la colline sur laquelle on édifia la motte, puis l'église ?). C'est l'explication que donne Monsieur Ricouart. Hypothèse à rejeter.

 

D'autres toponymistes (Dauzat) ont avancé une origine patronymique : un nom mérovingien en "in" dérivé de Peninius, nom d'homme latin, ou un nom d'homme germanique : Penning, variante de Benning. Cette hypothèse est également à rejeter. Mais les Germains ont peut-être ici leur mot à dire...

La première germanisation du Nord de la Belgique, nous rapporte Gysseling, n'est pas l'oeuvre des Francs au Vème siècle. La germanisation des régions de langue néerlandaise est essentiellement due aux envahisseurs germaniques du VIème siècle avant notre ère. Notre patois présente certaines affinités avec la langue germanique. Autre souvenir de nos lointains ancêtres, "Marie Grauette", qui servait autrefois à éloigner les enfants des puits n'est que le prolongement de la "Meergrau", génie des eaux chez les Germains. Les Celtes, les "Gaulois" de nos livres d'Histoire, sont arrivés à l'âge du fer, vers - 1200. Ils furent bousculés et expulsés du Nord de la Gaule vers - 400 par d'autres celtes germanisés, les Belges. Ils parlaient, dans les territoires bornés au sud par la région de la Canche et par les Ardennes, l'Eifel et les montagnes de l'Allemagne centrale, une langue qui était intermédiaire entre le germanique et le celtique, et se rapprochait surtout de l'italique. Elle se caractérise entre autres par le maintien du "p" indo-européen qui, en germanique, est devenu "f", et en celtique une aspiration "h", dans des noms d'établissements munis du suffixe "io" ou "inio".

 

Pénin serait un hydronyme pré-romain ; c’est l’hypothèse la plus vraisemblable : Pénin, remontant à Péninio, serait dérivé d'un mot qui survit également dans le nom de Peene, ruisseau arrosant Noordpeene et Zuytpeene (Nord). Cette hypothèse est confortée par l’archéologie. Le village primitif, comme on le voit au chapitre suivant, s’est implanté au bord d’un cours d’eau : la Scarpe.

 

UNE THEORIE TRES INTERESSANTE EMISE PAR CLAUDE LECOCQ EN 1992 :

 

Claude Lecocq, verrier à Ecourt-Saint-Quentin, préhistorien amateur et grand collectionneur de silex, a émis en 1992 une hypothèse très intéressante, publiée dans Archéologia, La Voix du Nord, Pays du Nord, admise par plusieurs géographes et hydrographes, mais boudée par les universitaires spécialistes de l’Artois. Une nouvelle théorie dérange toujours, car il n’est pas facile, pour nos chères têtes pensantes, de se remettre en question…

Selon sa théorie, à l’emplacement du val de la Sensée, il y avait une rivière beaucoup plus importante, la Satis. Dans « La guerre des Gaules » César situe la bataille de la Sabis (Satis ?) en 57 av JC, au confluent de 2 rivières, la Satis et l’Escaut vers Bouchain (pour ces universitaires, il s’agirait de la Selle, à l’est de Cambrai).

A la fin du 9ème siècle, le Comte Arnoul 1er, châtelain de Douai, voulait que sa ville devienne une grande ville marchande. Pour cela, il fallait que la Scarpe, alors petite rivière qui prenait sa source à Goeulzin, au sud de Douai, devienne une rivière navigable. Il lui suffisait pour cela de dévier une autre rivière vers la Scarpe, pour la gonfler artificiellement, en creusant un canal de 10 km de long, entre Biache-Saint-Vaast et Courchelettes. Cela eut pour conséquences la disparition de la petite rivière qui servit d’appoint : la Satis, qui se résume aujourd’hui à la Sensée et se jette dans l’Escaut à Bouchain.

Si sa théorie était exacte, Wandelicourt et donc Pénin se situeraint à la source du fleuve européen, la Satis, se jetant dans la Mer du Nord, reléguant l’Escaut au rang de simple rivière.

Les Vikings qui ont ravagé pas mal de villes en remontant l’Escaut en 835, ont mis le feu d’abord à Valenciennes ou à Douai, avant d’incendier Arras ? La première alternative donnerait raison à Claude Lecocq.

 

UNE ORIGINE TRÈS ANCIENNE : LE PALÉOLITHIQUE

 

La Scarpe, affluent de l'Escaut arrosant Arras et Douai, prend sa source à Berles-Monchel. Mais si on suit une vallée sèche, une succession d'anciens fossés qui ne sont plus entretenus de nos jours, on arrive à Béthencourt, hameau de Tincques. Cette vallée sèche est inondée en hiver, quand la terre est gorgée d'eau. Certaines années très humides, comme ce fut le cas en hiver 1995, d'autres sources se remettent à donner de l'eau, près du "Bois Madame" au lieudit "les chaudières". Chacun sait qu'à cause du pompage intensif dû aux besoins toujours croissants en eau de nos cités, le niveau de la nappe phréatique a baissé. La Ternoise, qui prend de nos jours sa source à St Michel, sortait autrefois de terre à Ternas. Nos sources apportaient autrefois leurs effluents à la Scarpe. C’est au bord de cet ancien cours d’eau, le « Fleurin » que devait se dresser le village originel, aux abords de la nationale Arras-Saint-Pol. Pénin serait bien un hydronyme. En 2001, année très pluvieuse, le Fleurin a coulé de janvier à août sans interruption. D'après les anciens, le Pénin primitif s'étendait au temps jadis non loin de l'ancien moulin à huile. A l'automne, le laboureur remonte à la surface des débris qui prouvent qu'il y eut là des habitations. On y trouve parfois des outils en pierre taillée. Augustin Flippe se souvient d’y avoir ramassé aux temps de sa jeunesse, de jolis bifaces qu’il s’empressait de porter à son professeur d’Histoire au collège saint Louis. Yvan Macron  y a trouvé une belle amande, un peu épointée, qu'on peut dater de l'acheuléen moyen (+ ou - 100000 ans, industrie de l'homo-erectus), et  une petite meule à grain.

 

LE NEOLITHIQUE

 

Signalons les lieux-dits "Les Bises-Pierres" et "La Grosse-Borne". Il s’agit peut-être de l'emplacement de monuments mégalithiques remontant à la fin du néolithique, il y a 10 000 ans. De tels monuments jalonnent généralement les itinéraires néolithiques, le néolithique étant une période caractérisée par la naissance de l’agriculture et du commerce). On peut encore voir un polissoir de l'âge néolithique : la "pierre Saint Martin".

 

Entre le hameau de Doffines et Berles-Monchel, existe un lieu-dit "Le Pas de Saint-Martin". Cette appellation est due à une légende sans doute vieille d'une douzaine de siècles, remontant aux temps de l'évangélisation de nos campagnes vers le VIIème siècle. Elle raconte que saint Martin, ce célèbre saint tourangeau qui, au IVème siècle, partagea un jour son manteau avec un pauvre, de passage dans la région (?), emprunta le petit chemin dit "d'Aubigny" (supprimé en 1975). Le cheval du saint aurait fait un faux pas sur une grosse pierre et y aurait laissé l'empreinte de sa glissade. On retrouve cette légende dans plusieurs communes du département : à Aumerval et à Molinghem. La pierre fut découverte par un fermier du village labourant son champ. Le cultivateur, voulant débarrasser son terrain de cet encombrant témoin, le ramena à la ferme de Doffines. Dès ce jour, ses animaux commencèrent à dépérir, puis à mourir. Il attribua la cause du désastre à la pierre qu'on soupçonna douée d'un pouvoir surnaturel. Il la ramena à son point de départ. Une chapelle à la dévotion de Saint-Martin fut édifiée à son emplacement et notre grès placé au milieu. Cet édifice fut rasé en 1685, nous dit-on dans le terrier de 1698. Seul subsistait le grès.

 

En janvier 1972, à l'occasion d'un labour profond, un cultivateur a exhumé avec sa charrue au lieudit "Le Pas St-Martin", de nombreux matériaux de construction (pierres de taille, grès, silex), vestiges de l'édifice. Sur le labour, ces débris affectaient la forme d'un quadrilatère de 16 mètres sur 10, sans cloisonnements intérieurs. Un rapport envoyé à la Commission départementale des monuments historiques reconnaissait là les fondations de la chapelle St-Martin. La pierre devait continuer à dormir sous 1,50m de terre, jusqu'au début de 1975.

 

A cette date figurait dans les travaux prévus au remembrement, le comblement du petit chemin d'Aubigny. La machine chargée de l'opération, ramenant pour cela de la bonne terre d'un champ contigu, afin de niveler, mit à jour plusieurs gros grès, et un conducteur d'engin ramena dans la benne, un énorme bloc de grès, long de 2,30m, large de 0,90m, épais de 0,50m, pesant environ 2 tonnes et affectant une forme irrégulière. Voilà qui accréditait la légende... Mais qu'en est-il exactement ? Tirons un peu le vrai du faux. Notre pierre semble provenir des nombreux bancs de grès landénien encore exploités à Pénin au siècle dernier. Il présente sur sa face supérieure deux plages polies mesurant l'une 60 cm de longueur, l'autre 35 cm, sur une largeur de 4 à 11 cm. Plus loin, la "glissade", une fente de 10 cm de long et 2 mm de large semble avoir servi à l'affûtage de tranchants de haches ou d'outils de l'époque néolithique, tandis que les surfaces, d'un poli exceptionnel, auraient servi au polissage de ces mêmes haches. C'est un "polissoir". On en trouve 4 dans le Nord : à Aubenchel-au-bac, Féchain, Ors et Solesmes ; 2 dans la Somme : à Assevillers et Béhencourt.

 

En 1979, en creusant une fosse pour enterrer une citerne pour une pompe à essence en face de la maison POYTEAU rue de Maizières, non loin de l'église, un terrassier a eu la surprise de voir apparaître sur sa pelle, un hachereau du néolithique en jadéite, pierre très dure, très dense, à grain fin et de couleur vert olive, qu'on ne trouve pas dans la région. Les haches en pierre taillée qu'on retrouve dans nos contrées sont en silex. La plupart des haches en pierre polie (plus rares) sont également en silex, mais on en trouve quelquefois en jadéite, comme la nôtre, provenant probablement d'Armorique, sinon de Sardaigne. Des courants commerciaux existaient en effet entre la Méditerranée et la Mer du Nord. Pénin se trouvait sur la piste qui menait en Grande-Bretagne, la route de l'étain au chalcolithique...

 

Notre hache a peut-être, qui sait, été polie sur la pierre St-Martin... C'est peut-être à tort que nous appelons souvent ce genre d'outil "hache". C'est peut-être un outil aratoire, le soc d'une charrue primitive ?

 

C'est au néolithique que les hommes se firent cultivateurs. Cela semble être une hache votive, car elle ne semble pas avoir servi. Elle peut avoir été enterrée là à l'âge du bronze.

 

Les légendes, partie intégrante du folklore de nos campagnes, n'ont actuellement que le mérite de faire sourire ; cependant, il faut considérer qu'elles ont toutes une base certaine, et qu'elles n'ont de faux que leur interprétation. En ce qui concerne la légende de St Martin, révélons qu'elle trouve son prolongement dans un dicton de Givenchy-le-Noble, village voisin de quelques kilomètres, dans lequel il est dit "Qu'il ne faut pas aller à Pénin pendant la neuvaine de Sainte-Brigide, parce que les vaches y meurent". Cette neuvaine se place pendant la 2ème quinzaine de janvier, ce qui signifie, d'une part que les animaux de Pénin sont morts à cette époque de l'année, et d'autre part que les gens de Givenchy n'ignoraient pas le caractère épidémique de cette maladie.

 

Présentant des marques mystérieuses, notre fameuse pierre a peut-être servi, avant le VIIème siècle, à l'exercice des cultes du moment (autel druidique ?). Elle a été amenée sur le parvis de l'église et sert aujourd'hui la cause du tourisme.

 

LES 13 BOSQUETS

 

Ce fut César qui conféra le nom de "Belges" aux Gaulois de notre région, sans doute par association d'idée avec Belga, ce chef qui avait conduit l'une de leurs expéditions en Grèce. Les Belges donnèrent du fil à retordre aux légions romaines. Rappelons cette phrase célèbre de César : "Fortissimi sunt Belgae..." (De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves.). La conquête de la Belgique se situe vers - 52. Nous appartenions à l'une des 8 tribus belges : les Atrébates.

 

Les Belges qui harcelaient les légions de César se réfugiaient dans les vastes forêts qui couvraient le sol de notre pays. La région était, dans l'Antiquité, couverte de grandes forêts, peu habitées, séparées de steppes herbeuses et sillonnées par des vallées marécageuses, l'ensemble formant un sol peu favorable à une forte occupation humaine. Son souvenir s'est conservé dans la toponymie des villages comme Lambres, St-André-au-Bois, St-Rémy-au-Bois, St-Josse-au-Bois, Beaurains (Belrem -rem = bois), Lespinoy. Les cartes montrent encore, dans la microtoponymie, les traces de ce caractère boisé, se traduisant par des lieux-dits l'Épine, l'Épinette, le Fay. Marc Bloch a évoqué ces bois humanisés dès le Moyen Âge : pleins de clairières cultivées (Lignereuil = clairière au lin), de bûcherons, de boisilleurs, de charbonniers, de bétail paissant ou croquant des glands...

 

Les défrichements du Moyen Âge, conduits parfois par des abbayes, sont à l'origine même du Comté de St Pol. Il s'est formé à partir d'une unité géographique : plateaux calcaires couverts par la forêt trouée de prairies naturelles ... pays au sol pauvre, la "deserta silvarum terra Morinorum", zone forestière s'opposant à toute pénétration extérieure. C'est grâce au défrichement monastique que le Comté de St Pol a pu se développer à partir du XIème siècle (Abbayes St Vaast, Abbaye d’Etrun, Abbaye de Clairmarais). De nombreuses communes ont conservé des lambeaux de cette forêt primitive.

Il subsiste des bribes de ce tissu forestier, autrefois important. Le village était autrefois environné par quelque 13 boqueteaux ("boquets" dans le patois local) : bosquet Brodel (supprimé), bosquet Brûlé, bosquet Dérodé     (XVIIIème ; un bois dérodé est un bois débroussaillé, débarrassé de ses ronces), bosquet Chevalier, bosquet Gaillard, bosquet Guislain, bosquet Tincques-Piessante, bosquet Tranquil. Il en reste quelques uns : le bosquet Baron et le bosquet L'antonne dans la section ZD, le bosquet Zozo et le bosquet Haté dans la section ZH, le grand bosquet Madame et le petit bosquet Madame dans la section ZC, le bosquet des Quatre et le bosquet Mademoiselle dans la section ZE. Ces boqueteaux, qui se trouvaient tous au Nord de Pénin, constituaient un tissu forestier important qui se prolongeait par le bois des Hérombus à Averdoingt (lieu-dit "Le sentier des Hérombus" à Pénin, section ZC).

 

UNE VOIE ROMAINE

 

Sous le règne de Claude, de 41 à 54, Thérouanne fut élevée au rang de colonie romaine, étape sur la route du Boulonnais, base de départ vers la Grande-Bretagne, à égale distance de la cité d'Arras (Nemetacum) et Boulogne, et en même temps de Tournai et Cassel, autant de points forts des lignes de défense romaines. Pendant cette période, empruntant ce qui n'était que des pistes au néolithique, les Romains renforcèrent les lignes de communications entre les différentes garnisons, constituant l'admirable réseau routier qui reste la base du réseau actuel. La voie Thérouanne-Amiens traverse notre village, passant par cette série de petits chemins rigoureusement alignés qui forment les limites communales de Bailleul-aux-cornailles, Pénin, Avesnes-le-Comte (site gallo-romain important) et Barly, pour rejoindre à La Cauchie, un peu avant Thièvres, la voie d'Arras à Amiens (très net sur la carte au 25 000ème) (la route d'Averdoingt à Villers-sir-Simon) .

 

Les voies romaines étaient jalonnées de bornes milliaires (un mille romain valait 1480 m) hautes de deux à trois mètres. Le souvenir d'une telle borne s'est-il perpétué dans notre lieu-dit "La grosse borne"? (lieu-dit situé à vrai dire assez loin de notre voie).

 

L'étude des noms des villages de la région donne à penser que les Romains ont eu une certaine influence dans la région. Alors, quels sont nos ancêtres ? Gaulois ? et pourquoi pas Romains puisque la domination romaine s'est exercée pendant des siècles avec la présence d'une colonie romaine sans doute importante (de 50 av. J.C. à 406), ou franque à partir de 410 environ ?

 

Le premier chef connu des Francs est Ricmer, roi des francs saliens. Le premier roi de tous les Francs est dans une certaine mesure à l'origine de la dynastie mérovingienne, donc de la monarchie française. Son fils Theudemer s'installe dans la région de Thérouanne. On le trouve roi de Thérouanne de 409 à 414.  Guermond, roi de Tongres, qui lui succède, est roi des Francs de 419 à 427.

 

Vers 431, le roi de Thérouanne Clodion le chevelu, arrière-grand-père de Clovis, s'empare de Tournai et devient le roi de tous les Francs. Les Francs saliens se répandent jusqu'à la Somme. Thérouanne, plus que la capitale du Ternois, devient un centre régional. Il le sera jusqu'à sa destruction par Charles Quint en 1553.

 

Les chemins qui aboutissaient à Thérouanne perdirent de leur importance après le XVIème, mais on peut les retrouver en consultant la carte de l'I.G.N., qui reproduit les sentiers qui existaient encore à une époque récente. Si Charles Quint ne l'avait pas détruite, Thérouanne serait à l'heure actuelle l'une des plus grandes villes de la Région.

 

AU IXème SIÈCLE : LES RAIDS NORMANDS : LA MOTTE FÉODALE

 

Les vingt dernières années du IXème siècle furent marquées par les ravages des Normands. Certaines villes du Nord rappellent ces pirates par un cortège annuel de géants.

 

En 860, des pirates normands (Danois ?) débarquèrent dans l'embouchure de l'Yser : ils ravagèrent le Comté de Thérouanne. Installés à Boulogne, Courtrai et Gand, les Normands remontaient les nombreuses rivières de la région, pillaient les villes et les monastères.

En 879, une armée normande (quelques centaines, au plus un millier ?) débarque sur nos côtes entre Boulogne et Calais. Le Ternois est ravagé en 879, puis en 881.

Les rois carolingiens se montraient incapables d'organiser la lutte contre les Normands. Aussi, sous la conduite de petits seigneurs locaux, la population prit en main sa défense. Le petit-fils de Charles-le-Chauve, Louis III, les mettra en défaite le 3 août 881 à Saucourt, hameau de Nibas, au sud de St-Valéry-sur-Somme (la commune de Saucourt-en-Vimeu n'existe pas ; c'est une erreur des historiens). Ce succès sera célébré dans le Ludwigslied, un des premiers grands textes de la littérature allemande. Les annales de l'abbaye St-Vaast font le récit de la première grande défaite normande. C'est le sujet d'une chanson de geste "Gormond et Isembart" (peut-être plus ancienne que la chanson de Roland). Louis fit construire une forteresse à Etrun-sur-l'Escaut, entre Cambrai et Valenciennes.

 

Carloman succéda à son frère Louis en 882. En 883, les pillages reprennent (mise à sac et incendie de la cathédrale d'Arras). Les Annales de St Vaast nous rapportent : "Les Francs se préparent à résister en construisant des fortifications, afin d'interdire aux Normands l'usage des cours d'eau". A cette époque, les châteaux forts étaient construits en bois (Il faudra attendre les XIIème et XIIIème siècle pour voir s'imposer la pierre). Quelques semaines suffisaient à la construction de telles mottes. On amoncelait une grande quantité de terre qu'on tirait en partie du grand fossé qu'on creusait sur son pourtour. On entourait la plate-forme d'une palissade de planches assemblées avec une extrême solidité et formant un rempart. Dans cette enceinte, on construisait une forteresse en bois d'où on contrôlait les alentours.

Dans un pré au nord de l'église (la ferme du Chapitre d’Arras), on peut encore voir une belle motte féodale à plate-forme. Beaucoup de mottes féodales ont été édifiées, comme la nôtre, à proximité d'une ancienne voie romaine réutilisée au Moyen Âge. Terninck la qualifie à tort de "tumulus". Il est difficile de la dater avec certitude. La nôtre est du type motte avec basse-cour. Elle se trouve au centre du village, à 75 m à l'ouest de l'église. Elle est proche de la route venant de Villers-Sir-Simon et de la R.N. 39 d'Arras à Montreuil. Sur le cadastre ancien, une parcelle s'appelle "au dessous de la motte". La motte est en sommet de versant, à 135 m d'altitude en position dominante, avec vue sur les environs, dont Averdoingt.

Notre motte, tronconique, est très bien conservée, malgré quelques petites modifications. La plate-forme est plane, de 27 m de diamètre ; les versants sont raides. Sa hauteur maximum est de 4 mètres. Les fossés sont très visibles et larges de 17,50 m en haut, et de 4,40 m au fond. La coupe affecte une forme générale en U. La basse-cour correspond à l'emplacement de la ferme à cour carrée au nord-est. De gros grès y ont été trouvés. La motte de Pénin est un pré à l'heure actuelle.

La région ne sera débarrassée du péril normand qu'en 891. Le siège infructueux de Saint-Omer en 892, marque la dernière incursion des Vikings.

Après l'An 1 000, l'émiettement en fiefs des grandes principautés féodales aboutit à la multiplication de ces mottes. On les trouve près des grandes voies de circulation qu'elles contrôlent. On en trouve non loin de Pénin à Aubigny-en-Artois (2), Averdoingt, Avesnes-le-Comte, Bailleul-aux-cornailles, Beaufort-Blavincourt, Camblain-l'Abbé, Denier, Estrée-Cauchy, Hermaville, Lattre-Saint-Quentin, Tincques. (cf.: "Dictionnaire des châteaux et fortifications du Moyen Âge" par Charles Laurent Salch aux éditions Publitotal).

La frontière séparant deux principautés féodales était renforcée par une succession de fortins de ce type.

Pendant les bombardements de la seconde guerre mondiale, une galerie-abri fut percée dans la motte féodale, la trouant de part en part. On y a retrouvé les ossements d’un cheval enseveli là par les troupes en 1914-1918.

Pour avoir une idée de ce qu’était une motte féodale au IXème siècle, on peut visiter le château à motte reconstitué à 49480 St-Sylvain-d’Anjou, au nord d’Angers. Ce site est unique en Europe. C’est assez impressionnant. En le visitant, vous faites un bond d’un millénaire en arrière !

Quand la Suède a adopté la conduite à droite en 1967 (pas les Anglais qui continuent à rouler à gauche pour se singulariser) je me souviens avoir vu à la télé une petite séquence montrant un cultivateur suédois faisant passer son attelage de la gauche à la droite de la chaussée. Curieusement, il utilisait pour commander son cheval, les mêmes interjections que mon grand-père :

Weu-ji-heu : à droite !

Doc-heu : à gauche !

L’usage du cheval dans l’agriculture aurait-il été introduit dans notre région, par les Vikings ?

 

LES SEIGNEURS

 

Notre petit pays se trouvait "in pago Atrebasenti", faisait partie du pays des Atrébates (groupés autour d'Arras). Au IVème siècle, on distingua le pagus Bononensis (Boulogne) et le pagus Tervannensis (Thérouanne) dont le sud, drainé par la rivière de la Ternoise, deviendra notre Ternois. Cette entité géographique correspond à l'ancien arrondissement de Saint-Pol.

Elle s'est rattachée pendant longtemps soit au Comté de Boulogne, soit au Comté de Ponthieu, soit au Comté de Vitry. C'est en 979 qu'apparaît la lignée des Comtes du Ternois indépendant. Par la suite, le Comté de Saint-Pol passe aux Luxembourg.

La dévolution ancienne de la seigneurie de Pénin est très obscure. Aucune mention n'est faite, dans les chartes des chevaliers de ce nom, mais on trouve dès le XIVème siècle près de Lillers une famille "de Pénin", issue peut-être des premiers seigneurs de l'endroit. Ces Pénin étaient écuyers et hommes de fief du château de Lillers. Galter de Pénin est témoin d'une charte de donation au prieuré d'Aubigny en 1282. Possédaient-ils encore quelque chose de la seigneurie dont ils portaient le nom ? On l'ignore. Walleran de Pénin, demeurant à Brebières, est anobli en 1470. Il portait : "D'azur à 3 bandes d'argent". Ces armes pourraient être revendiquées pour servir de blason communal. Elles sont représentées par un très joli décor floral sur un petit massif derrière l’église.

 

En 1320, Roger de Longueval (page 8), chevalier, est seigneur de Pénin en partie. Son bisaïeul Baudoin avait accompagné saint Louis aux croisades en 1270. Roger habita Pénin de 1320 à 1350. Le généalogiste de la famille DE LONGUEVAL nous fait remarquer que la terre de Pénin était à cette époque possédée par la famille de BETHENCOURT. Il s'y fixa sans doute à l'époque du mariage de son fils. Il fonda deux obits. De son mariage avec N. DE GOUY, fille du seigneur de Gouy-en-Artois, il eut trois fils, dont le plus jeune, Guillaume, est signalé en 1371 par Froissart à cause de sa bravoure. Il est à noter qu'un certain Hanotinus de Longueval vivait déjà à Pénin en 1172 ; d'après Dom Gosse qui a écrit la généalogie des Longueval d'où ces notes sont tirées ; la généalogie des Longueval de Dom Gosse est en 1988 propriété de Monsieur Jean Paul LONGUEVAL à 62170 MONTCAVREL, non loin de MONTREUIL.

En 1389, son fils Gilles de Longueval, seigneur de Pénin en partie, acheta le fief de la Vasserie, sis à Pénin, et y fonda un obit. Il épousa Agnès de BETHENCOURT. Il aurait eu son tombeau dans l'église de Pénin.

Son fils, Hugues de Longueval, seigneur de Pénin en partie, sieur de la Vasserie dont il releva le fief acheté par son père, fut homme d'armes des Ordonnances de France. Il mourut au village de Lattre-St-Quentin (62), où il avait des propriétés.

De son mariage avec Antoinette d'Assignies, il eut quatre enfants. Son second fils fut : Antoine de Longueval, seigneur de Pénin en partie, d'Ecourt-St-Etienne au pays de Namur en Belgique. Il hérita du fief de la Vasserie à la mort de son frère aîné, fut homme d'armes des ordonnances de France sous le commandement des Comtes de Vendôme. L'historien Molinet le cite parmi les guerriers qui se signalèrent le 25 juillet 1487 à la journée de Hinges ou des fromages. Il combattait sous les ordres de Philippe de Clèves, duc de Gueldres, et du comte de Nassau. Il épousa Jeanne d'Abbeville. De cette union naquit : Jean de Longueval, sieur de la Vasserie. Il quitta Pénin vers 1540 pour demeurer à Béthonsart. Il servit sous Charles Quint, qui avait hérité de l'Artois des ducs de Bourgogne. Il fut fait prisonnier de guerre par les Français et conduit à Doullens où il mourut. Il avait épousé Anne Horix. Sa famille fut victime des dissensions entre François 1er et Charles Quint.

En 1473, la "terre et seigneurie" de Pénin appartenait à la famille de Wavrin, seigneurs de Lillers. On peut se demander si ceux-ci ne l'avaient pas acquise de leurs vassaux. Ce fief ne comprenait alors que 35 mesures de bois (15 ha) et quelques rentes en argent et en nature.
En 1569 (rôle des Centièmes), Pénin faisait partie de la baronnie de Rollancourt. Le terrier de 1708 confirme cette situation.

En 1607 naquit (à Pénin ?) Jean-Charles de LONGUEVAL de la VASSERIE qui fut le 13ème évêque de Saint-Omer. Il mourut en 1675 avant d’avoir obtenu ses bulles du pape . Il fut inhumé en haut de la nef latérale de gauche près de le chapelle de St Blaise, avant dernière chapelle latérale côté nord. Une dalle marquait l’endroit de sa sépulture et portait ses armoiries, mais elle a disparu à la révolution.

Il y a une famille qui pourrait se rattacher à celle des LONGUEVAL d’Artois : les SANSON dont les membres furent les exécuteurs de la guillotine et dont l’un d’eux exécuta Louis XVI. En fait, sa famille se nommait SANSON de LONGVAL et était originaire d’Amiens.

 

Le 25 décembre 1595, Philippe de BETHENCOURT (page 9), seigneur de Lacque et de Pénin, est créé chevalier par lettres patentes (collection Béthencourt 2 J 1 AD). Le même Philippe de BETHENCOURT vendit la seigneurie et le château à Georges DESPLANQUES DE BETHUNE (page 8)(cf. terrier de 1708).

 

La famille DESPLANQUES- DE BETHUNE est issue des seigneurs d’Hesdigneul : Pierre des Plancques était le fils de Michel des Plancques, seigneur de Hesdigneul, lieutenant de Béthune en 1522, et par là même garde des sceaux de la gouvernance de Béthune. Il a formé deux branches : l'aînée, celle de Béthune-Hesdigneul, encore représentée en Belgique, et la cadette, qui nous intéresse, branche de Béthune-St Venant, aujourd'hui éteinte. Certains prétendent que la famille se rattache au célèbre Sully, duc de Béthune, ministre de Henri IV. Le titre "de Béthune",  remplaça progressivement le patronyme "des Plancques". La filiation est mise en doute par le généalogiste Chérin, dans le dossier Plancques (des) figurant au Cabinet des Titres de la Bibliothèque Nationale au fonds Chérin 157.


 

GENEALOGIES DES SEIGNEURS DE PENIN :

 

LES de LONGUEVAL

 

                  Jean de LONGUEVAL o ca 1170

                  Avoué de Thérouanne

                                                                          !

        Aubert de LONGUEVAL dit "le chien" o ca 1200

        seigneur de Longueval en 1240

        son écusson se trouve à la salle des croisades

        du château de Versailles

        son frère Antoine se croisa en 119O et

        mourut en terre sainte à Gaza

        x ?

                                !

        Guillaume de LONGUEVAL o ca 1230

        seigneur de Longueval et de Hem en 1263

        châtelain de Péronne

        chevalier en 126O

        son sceau figure sur un acte d'échange en 1265

        x Catherine de SAINT MARTIN

                                !

        Aubert de LONGUEVAL o ca 1260

        seigneur de Longueval, Framerville et Croissy ; chevalier

        mort dans un combat naval en 1283 sur les côtes d'Aragon

        x Anne de MEULLANT, dame de Croissy-en-Brie    

 la filiation proposée par Dom GOSSE est fausse ; celle proposée par GOETHALS     semble correcte

                              !                            

        Aubert de LONGUEVAL o ca 1280

        fonda en 132O deux obits à l'église de Pénin

        habita Pénin de 132O à 135O                    

        x Marie de NEELE

                                !                      

        Aubert de LONGUEVAL o ca 1325                     

        cité par Froissart en 1371                     

        x Denise de TALMA

                                !

        Gilles de LONGUEVAL o ca 1370

        avait son tombeau en l'église de Pénin

        fonda un obit à l'église de Pénin

        a acheté le fief de la Vasserie à Pénin en 1389

        x Agnès de BETHENCOURT, fille de Robert seigneur de Pénin

                                !        et de Marguerite de SAVEUSE

        Hugues de LONGUEVAL o ca 1420

        seigneur de la Vasserie (Collection Rodière)

        + à Lattre-St-Quentin

        x Antoinette d'ASSIGNIES

                                !

        Antoine de LONGUEVAL o ca 1460

        seigneur de la Vasserie après son frère aîné Jean,

        mort à Pénin

        x Jeanne d'ABBEVILLE o ca 1480

                                !

        Jean de LONGUEVAL o ca 1500

        sieur de la Vasserie

        quitta Pénin vers 154O pour habiter à Béthonsart

        brûlé comme protestant à Bruxelles en 157O

        x Anne THORIN o ca 1510

                                !

        François de LONGUEVAL o ca 1539

        Déclaré noble le 24-10-1583

        o ca 1539

        + ca 1625

        x Jeanne ALLARD o ca 1540

                                !

        Jean Charles de LONGUEVAL, 13éme évêque de St-Omer

o 1607

+ 1675

        possédait le manoir de la Vacherie (La Vasserie)

        à Pénin (cf. terrier de Pénin de 17O8)


               LES de BETHENCOURT

 

                Jean de BETHENCOURT

                x

                Guillemette d’AUXY

                        !

                Gilles de BETHENCOURT

                x

                Adèle de CREQUY

                        !

                Jacques de BETHENCOURT

                x

                Agnès de BERGHE-ST-VINOCQ

                        !

                Bertrand de BETHENCOURT + 1270/

                x

                Béatrice de BREAUTÉ

                        !

                Renaud de BETHENCOURT + 1290/

                x

                Marie de HAMES

                        !

                Bauduin de BETHENCOURT + 1380/

                x

                Marie d'AUXY

                        !

                Renaud de BETHENCOURT

                Grand Maître d'hôtel du duc de Bourgogne

                x

                Marie de MAILLY

                        !

                Robert de BETHENCOURT ; seigneur de Pénin

                x

                Marguerite de SAVEUSE, Dame de Pénin

                        !

                         -----------------------------------                                 

                        !                                  !

                Etienne de BETHENCOURT ; seigneur  Agnès de BETHENCOURT

                x                           de     x

                Jeanne de LANNOY          Pénin    Gilles de LONGUEVAL

                        !

                Etienne de BETHENCOURT ; seigneur de Pénin

                x

                Michèle BENOIT dite "de Morville"

                        !

                Jean de BETHENCOURT ; seigneur de Pénin

                x

                Hélène de BELENGER

                        !

                Antoine de BETHENCOURT ; seigneur de Pénin en 1551

                x

                Barbe AVERDOINGT dite de Remy

                        !

                Antoine de BETHENCOURT ; seigneur de Pénin en 1569

                cité dans les centièmes de Pénin de 1569

                + octobre 1596 à Arras

                x cm 17-3-1558 Collection Béthencourt 2J8

                Florence de LESCOURVET

                        !

                Philippe de BETHENCOURT ; seigneur de Pénin

                Capitaine d'infanterie wallonne, sieur de Lombize

                a vendu le château de Pénin à Georges DES PLANQUES,

   puis est parti à Carency

                o 1558/ à Pénin

                + à Carency

                x

                Anne Catherine D'ENGREMONT dite DAMANS

 

Par les DE CREQUY, on peut remonter jusque Charlemagne, mais Adèle DE CREQUY n’a pu être identifiée dans la généalogie de cette famille.


LES de BETHUNE DESPLANQUES

 

Jean DESPLANQUES                             

cm 20 mars 1380                                    

Simone D’HESDIGNEUL                          

             !

              ---------------------------------------------                                 !                                             !

Bauduin DESPLANQUES, seigneur d’Hesdigneul          Jeanne DES PLANCQUES

fait prisonnier à la bataille d’Azincourt           x

cm 16-1-1441                                        Jean ROBILLARD

Bonne DE BERLETTE                                          !

             !                                      Wilhelmine ROBILLARD

Jean DESPLANQUES                                    cm 5-4-1468

cm 24-11-1473                                       Etienne LEMAIRE

Jeanne DU BOIS DE FIENNES                                  !

             !                                      Catherine LEMAIRE

Michel DESPLANQUES                                  x

cm 20 juillet 1529                                  Antoine DE GOSSON

Antoinette DE BOURS                                        !

             !                                      Gaspard DE GOSSON

Pierre DESPLANQUES                                  x

cm 26 septembre 1559                                Robertine LEFLON

Jacqueline LE HYBERT                                      

             !                                     

Jean DESPLANQUES                                   

cm 23 mars 1593                 

Françoise DE FLECHIN                               

pierre tombale en l’église d’Hesdigneul (+ 1636)

             !                               

Georges DES PLANCQUES DE BETHUNE

seigneur de Berlette                         

a acheté le château et la seigneurie de Pénin

à Philippe DE BETHENCOURT             

cm 22 janvier 1606 Hélène DE ZILLEBECQUE           

!                        

Jean de BETHUNE                       

a fait construire l'aile XVIIème du château

cm 1638 Anne Catherine de GHERBODE    

             !                        

Adrien François de BETHUNE      

(ca1657-1714) ; terrier de 1708       

cm 13 octobre 1681 Madeleine de LIERES

qui héritera de la seigneurie de Lières

              !                       

François Eugène de BETHUNE      

(1693-176O) ; terrier de 1720         

a fait construire l'aile XVIIIème du château

Député aux États Généraux                    

x 28 août 1727 Marie Ernestine de HOUCHIN          

              !                                           

       ----------------------------------------------------------

       !                         !                              !

Adrien de BETHUNE  Marie Ernestine de BETHUNE Marie Antoinette de BETHUNE

(1736-1794)        (1729-1794)                (1763-1779)

guillotiné         guillotinée

x Marie de BERNARD x Charles de RAYMOND       x Louis de LAVIEFVILLE

       !  CALONNE  marquis de Modène          guillotiné

       !                                                       

    -----------------------------------------------------------

    !                          !                              !

Louis de BETHUNE Marie Amélie de BETHUNE Marie Louis de BETHUNE

(1778-àMetz)     (1768-1818)              1771-1812)

au service de la x Georges de TRAMECOURT  x Isabelle de LAVIEFVILLE

République       Député du P-de-C         guillotinée à cause de

en l'An VIII     de 1816 à 1827           son perroquet

    !

    !

Charles Louis de BETHUNE    

x 1839

Marie Charlotte de VASSINHAC

                                                 ___________________________________________________!__

!                                                    !

Eugène Charles de BETHUNE                Marie Charlotte de BETHUNE

x 1872 à Nogent-Vernisson 45             x 1872

Marie Marguerite AMELOT de CHAILLOU      Marie Joseph d’HINNISDAL

      !                                                    !

Joséphine Marie de BETHUNE SULLY         Elie Anne Marie Sophie d’HINNISDAL

x 1902 à Clos Roy 45                     x 1901 Paris 7ème

Paul Marie de LESSEPS                    Jean Louis de LUBERSAC

fils de Ferdinand de LESSEPS,                              !

fondateur de la compagnie du canal de SuezMarie Thérèse de LUBERSAC

                                         x 1926 Paris 7ème

                                         Aymard Marie Fernand de NICOLAY

                                                           !

                                         Charles Henry de NICOLAY

                                         x 1948 Paris 16ème

                                         Monique Marie de GOURGUFF

                                                           !

                                         Sophie Marie de NICOLAY

                                         x 1970 Pittefaux

                                         Jean François DESMYTTERE

                                         notaire à Boulogne-sur-mer

                       propriétaire des terriers de Pénin

de 1708 et 1720


UN GIBET

 

Au Nord-Ouest du village, entre le "Blanc moulin" et le "Moulin à l'huile", un lieu-dit "La justice". N'était-ce pas là que s'élevaient les fourches ou les piliers de la justice, où l'on justiciait les criminels? On sait que les fourches patibulaires étaient dressées sur un endroit élevé, à proximité des routes, afin d'inspirer aux populations la crainte du châtiment. Adrien de Béthune-Desplanques était seigneur haut-justicier à Pénin (AD du Pas-de-Calais J non côté p 230), et avait un bailli.

 

LE HAMEAU DE DOFFINES

 

Dépend du village de Pénin un petit hameau : Doffines, situé entre Pénin et Izel-les-hameau. S'écrivait "Daufines" en 1159. Le "d" de Doffine ou Doffines est parasite, comme dans Dostreville pour Ostreville. Dans les Usages de l'Artois que Maillart a publiés en tête de ses Coutumes, Offin (arrondissement de Montreuil) est aussi appelé Doffines. Le radical, selon Ricouart, est un nom d'homme, Offo, Offinus. On peut en effet hésiter entre Offinius, nom d'homme latin, et le germanique Offo ou Uffo. En juin 1239, Jehan Bridous, chevalier, seigneur d'Averdoingt, tenait en hommage lige de Robert, comte d'Artois, sa terre de Daufine, sauf les féautés qu'il devait à Baudoin de Sus-Saint-Léger, à Hugues, comte de Saint-Pol, à Thomas, comte de Flandre, et à Roger, seigneur de Dours.

Au XIIème siècle (Marie, abbesse de 1142 à 1183), l'autel de Pénin appartenait déjà à l'abbaye d'Etrun. Cela donnait aux abbesses le droit d'en présenter le prêtre au choix de l'évêque (droit de patronage).

 

Une bulle du pape Alexandre III confirme en 1169 la donation de diverses terres sur Izel et Pénin faite par Hugues Auerdon et Dieburge son épouse, à l'abbaye d'Etrun.

 

En 1208, l'abbaye d’Etrun avait la jouissance de la dix-huitième partie de la dîme de Pénin.

 

En 1569, Gaspard Bocquet, fermier des abbesses d'Etrun, percevait la dîme en leur nom sur les territoires de Pénin, Villers et Doffines, et devait en verser une partie au curé de Pénin, au curé de Villers, et aux chapelains du chapitre de la cathédrale d'Arras (Notre Dame). Il devait leur fournir annuellement à la Saint-Jean  : un mouton et un agneau, 200 gerbées (bottes de paille de blé), un millier de vesces (bottes d'avoine semée en automne avec de la vesce, et servant autrefois dans la région de fourrage pour les chevaux) et 500 seures (bottes de paille d'avoine)  (cf. "Histoire d'Etrun" de Lesueur de Moriamé : Comptes de 1564-1565 de Nicolas Toursel, receveur de l'abbaye).

 

L'abbaye d'Etrun possédait des droits et des propriétés dans 69 villages d'Artois.

 

Le hameau de Doffines apparaît dans deux des "Quatre cent vues des villages d'Artois en 1605-1610" (numéros 80 et 301). Messieurs Berger et Dubois nous présentent sur ces vues "un manoir à étage cantonné d'une tourelle, rez-de-chaussée aveugle".

 

En 1698, le hameau comptait 35 personnes pour 6 foyers, ce qui représentait le septième de la population totale du village.

 

Au XVIIIème, la seigneurie se partageait entre l'abbaye d'Etrun qui fera agrandir le choeur de l'église du village en 1737, et les de Valicourt d'Ambrines (Louis de Valicourt acheta la terre d'Ambrines en 1682 à la famille Gosson). La dernière abbesse d'Etrun fut Henriette de Beaufort, qui emmena avec elle en 1792 la crosse, aujourd'hui conservée au château du Cauroy, ainsi que des reliquaires provenant de l'abbaye.

 

La ferme du hameau, qui dépendait de la famille de Béthune-Desplanques après avoir longtemps été du ressort des familles d'Hersin, date du XVIIIème siècle. Elle est aujourd'hui la propriété de Jean-Marie Lavigne, maire depuis 1995.

 

LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE

 

Les mesures agraires locales :          1 mesure   = 42 ares

                                                           1 quartier = 1/4 de mesure

 

               Le terroir se composait en 1698 de :

 

                              59 mesures de manoirs amasés (bâtis).

                              21 mesures de manoirs non amasés.

                              8 mesures de bois

                              1860 mesures de terres labourables.



La propriété se partage en 1698 entre 5 seigneuries:

 

Le Comte de Béthune-Desplanques est le plus gros propriétaire : 194 mesures de terre et manoirs en 40 parcelles (moyenne de la parcelle : 4 mesures 85 verges).

L'exemple de Pénin montre une concentration de la propriété foncière aux mains de la noblesse. En 1753, le Comte de Béthune détiendra à lui seul autant de terres que 84 paysans en moyenne.

 

Le chapitre d'Arras est le plus gros propriétaire ecclésiastique avec 126 mesures (pas de manoirs amasés en 1698). Il lève la dîme à Pénin (une gerbe sur sept), Avesnes-le-Comte, Lattre-St-Quentin, Noyelles-Vion et Noyellettes. Il possédait à Pénin la ferme de la motte (Dans un acte passé au Chapitre de la cathédrale vers l’an 1518, Ingeran le Sergent chanoine d’Arras, donne pour la fondation de deux messes par semaine, la somme de 1800 ( ?) à prendre entre autre sur des rentes qu’il possédait sur la motte de Pénin ; document archives évêché).

 

Les Brigittines d'Arras avec 27 mesures ½

 

Les Augustines d'Arras : 2 mesures ½

 

L'abbaye d'Etrun n'a que 2 mesures 3 quartiers à Pénin. Elle lève la dîme à Pénin, Manin, Villers-sir-Simon, Givenchy-le-noble et autres lieux. En 1208, l'Abbaye a la jouissance de la 1/18ème partie de la dîme de Pénin.

 

Le reste était composé de propriétés roturières. La coutume successorale favorisait le morcellement à l'infini des propriétés roturières, le droit d'aînesse ne s'appliquant qu'aux fiefs.

 

Les gros propriétaires :

 

-       Charles François de Libessart (1696-1756) est en 1753 le plus gros propriétaire de la paroisse (son père, fils d'un maître peigneur de St-Pol, est fermier du Sieur Pruvost dès 1693, et se qualifie de seigneur de Saint Laurent en 1710). Il a du acheter les terres et la ferme baptisés « fief de Saint Laurent ». Mais en 1765, les héritiers revendent ce fief, ainsi que plusieurs autres terres, à Louis Eugène Ernest DE BETHUNE (1731-1790). Avant la seconde guerre mondiale, le fronton de la maison de la famille FLIPPE, rue de Villers, présentait une niche dans laquelle il y avait une statuette de saint Laurent avec son gril. Cette maison est aujourd’hui propriété de Meur Cagniart, beau-fils d’ Augustin FLIPPE. La statuette appartient aujourd’hui Augustin Flippe (1934-    ), domicilié à Aubigny-en-Artois.

 

-       Ignace Cuvelier CUV1 (ca1689-1752), est en même temps fermier et lieutenant de Monsieur Bouquel (maire d'Arras), à Villers-sir-Simon dès 1720, et laboureur et lieutenant pour les Messieurs du Chapitre d'Arras à Pénin. Il a acheté 37 mesures de terre en 1753.

 

-       Jean Alexis Boilly (ca1691-1775) x Marie Marguerite Bocquet, fils de Adrien Boilly, lieutenant en son temps de la seigneurie de Monsieur de Warlus à Villers-sir-Simon, possède 13 de ses 21 mesures par achat.

 

-       (Philippe) Joseph Bocquet (1712-1771), a acheté 10 mesures sur les 13 qu'il possède en 1753 (sa fortune lui vient de son beau-père Ignace Cuvelier, précité).

 

-       En 1698, Hélène Leleu, veuve de François Cuvelier (ca1649-1694) cf. CUV2 p 13, laboureur, exploite en tout 67 mesures (28 hectares), étendue dont ne devaient pas disposer beaucoup de paysans.

 

En 1753, Pénin compte 16 seigneuries au lieu des 5 de 1698.

 

En 1760, 5 seigneuries (comme en 1698). Seigneurie principale : Comte de Béthune-Desplanques ; 4 seigneuries secondaires : 2 bourgeois, 1 chapitre et 1 abbaye.

 

Les paysans ne sont pour la majorité que des petits propriétaires. 1 paysan sur 3 à Pénin possède moins de 1 mesure entre 1698 et 1753. Une différence très nette s'observe entre les différentes couches de la paysannerie :

 

En 1698, les laboureurs (23 % des propriétaires) ont 3 fois plus de terres que les manouvriers (24 % des propriétaires).

 

En 1710, Pénin a perdu le quart de sa population. L'épidémie a eu pour conséquences d'importantes mutations de propriétés.

 

En 1753, les laboureurs représentent 29 % des propriétaires et possèdent 7 fois plus que les manouvriers (30 % des propriétaires).

 

Entre ces deux dates, ce sont essentiellement les fermiers qui ont profité des mutations de propriété, par achat.

 

LE TERROIR

 

La région d'Avesnes-le-Comte est formée d'un plateau crayeux couvert de limon. La culture des terres se faisait aux XVIIème et XVIIIème siècles, suivant l'assolement triennal : les terres portant les mêmes cultures sont groupées sur le terroir en 3 soles, afin que puisse s'exercer le droit de vaine-pâture (le berger pouvait y mener le troupeau communal).

 

En fait, le terroir n'est pas divisé en 3, mais en 9 cantons, ce qui semble montrer qu'il n'était pas soumis à un unique assolement, mais à trois rotations de cultures simultanées.

 

Le terrier de 1753 présente une liste très intéressante des lieux-dits de Pénin. Certains noms évoquent l'assèchement de terres humides, d'autres des défrichements, des brûlis (bosquet brûlé, bosquet dérodé) entre Pénin et Doffines.

 

Des termes locaux :

 

Dans la région d'Avesnes, les grains d'hivernage étaient un mélange de seigle et de vesces semé en automne pour le cheval (au début du siècle, la vesce était un mélange d'avoine et de vesce pour les chevaux). Les warats étaient composés de vesces, de lentilles et de fèves semées pour le bétail au printemps. Les dravières étaient de l'avoine coupée de fèves, de lentilles et de pois.

 

Les cultures industrielles comme navette, colza et oeillettes n'ont été introduites dans la région de Lens qu'en 1760.

 

LES BAILLIS DE PENIN

 

Sous l'Ancien Régime, Pénin faisait partie du bailliage d'Avesnes-le-Comte, ainsi que Ambrines, Beaufort, Blavincourt, Denier, Givenchy-le-Noble, Izel-les-hameau, Lattre-St-Quentin, Lignereuil, Manin, Noyelle-Vion, Noyellette, Sars-le-bois et Villers-sir-Simon.

Toutes les seigneuries n’avaient pas forcément de bailli. Il fallait au moins être seigneur de moyenne justice pour en avoir un. Celui de Pénin était seigneur haut-justicier, et avait donc un bailli.

Les fonctions du bailli seigneurial de notre petit village ne doivent pas être confondues avec celles du bailli royal d'Avesnes-le-Comte, qui était, lui, un officier royal chargé de fonctions judiciaires. Notre bailli avait pourtant des responsabilités importantes. C'était souvent un laboureur. Il était le gérant des finances du seigneur. Il jouait un rôle important dans la vie sociale du village. Il était en quelque sorte le fondé de pouvoir du seigneur. Les baillis étaient les relais entre le seigneur et les paysans, ils avaient le droit de participer au contrôle des comptes que leur présentait chaque année le "collecteur d'impôts" ; deux fois par an, ils assumaient la publication, par cri public, des bans relatifs à l'entretien des chemins, des fossés, ou à la réglementation des moissons... Pour chaque contrevenant, des amendes étaient prévues ! D'autre part, le bailli avait la surveillance des "cabarets" et notamment le contrôle des mesures dont se servait le "cabaretier" pour vendre bière et boissons alcoolisées. Sur le plan de la justice, les affaires importantes relevaient de la justice royale, mais les affaires mineures (maraudages, querelles de voisinage ou d'héritage, ivresse publique, ouverture ou fréquentation des cabarets aux heures des offices religieux, etc.) ressortissaient, en première instance, de la juridiction du Bailli seigneurial, lequel présidait également aux changements de "propriétaire", c'est-à-dire quand il y avait vente de bien-fonds ; le notaire ayant rempli sa tâche et témoignant de la légalité de la vente, il s'agissait ensuite (la terre appartenant toujours symboliquement au seigneur) de "déshériter" de son bien le vendeur, pour en "adhériter" l'acheteur.

La Paroisse, et on l'oublie souvent en ce XXème siècle où on croit avoir tout inventé, avait une vie politique que deux assemblées concrétisaient.

L'Assemblée paroissiale regroupait, le dimanche après la messe, sous le porche de l'église, sous la présidence du Bailli, les hommes chefs de famille, les "chefs de feu" selon l'expression du temps, et les veuves ayant des enfants à charge. Jusqu'en 1702, les Assemblées de Paroisse furent présidées par les Baillis, mais à cette date, le Roi Louis XIV leur enleva cette prérogative.

Une deuxième assemblée existait, et c'était la Chambre Eschevinale. Les échevins étaient choisis par le bailli parmi les notabilités du lieu, mais n'étaient pas révocables, ce qui leur donnait plus de poids et d'assurance. Ils se réunissaient dans un "cabaret" ou une maison particulière ; leurs délibérations demeuraient secrètes. Le bailli faisait exécuter les décisions prises, et enregistrées par le greffier ; elles concernaient toute la vie sociale du village, depuis la nomination d'un Sergent, ou l'attribution de secours aux pauvres, jusqu'aux réclamations portées au seigneur.

 

LES LIEUTENANTS

 

Le lieutenant était le remplaçant du bailli quand celui-ci ne résidait pas dans le village. Le lieutenant était une sorte de maire du village avec, toutefois, certaines différences. Certains villages avaient plusieurs lieutenants, du fait qu'il y avait plusieurs seigneuries. Le lieutenant devait s'assurer du respect de la "coustume" du lieu et de la garde des droits de son seigneur. Entouré des hommes de fiefs, de son greffier, et, pour certaines affaires importantes, du bailli, le lieutenant rendait des sentences qui étaient exécutées par le sergent de paroisse, l'équivalent de notre garde champêtre. Le prestige du lieutenant était important du fait qu'il représentait le seigneur, mais aussi parce qu'il était le plus important censier du village. Il arrivait qu'il fût enterré dans le choeur de l'église paroissiale avec son épouse et ses enfants, droit seulement partagé avec le seigneur du lieu et le curé.

 

 

BAILLIS ET COLLECTEURS DE DÎME

 

La plupart du temps, le bailli était en même temps le collecteur de la dîme.

Mais ce n'était pas toujours la règle. Ces deux fonctions pouvaient être exercées par la même personne, mais il n’y a aucun rapport entre les deux fonctions.

 

Dans les registres BMS, quand on parle d’un bailli, il s’agit forcément du bailli du seigneur. Le bailli est un officier seigneurial.

 

Les collecteurs de dîme, le fermier de la dîme, se recrutaient, comme les baillis, parmi les gros fermiers qui la perçoivent en même temps qu'ils exploitent le domaine des abbayes. Le paysan ne pouvait enlever sa moisson avant le passage du décimateur. La dîme de Pénin se partage entre l'Abbaye d'Etrun (6 gerbes sur 7) et le chapitre d'Arras (1 gerbe sur 7).

 

En 1208, Guillaume de Hauteclocque +1208 fit donation à l'Abbaye d'Etrun de 1/8 de la dîme de Pénin (cf. "Histoire de l'Abbaye d'Etrun" du Comte de Héricourt). A combien se montait la dîme à Pénin ? Cela a pu varier au cours des âges. Avant l'apparition des moissonneuses-batteuses, les gerbiers (les "caous" en patois) comportaient 15 gerbes à Pénin. Cela voudrait-il dire que la dîme s'élevait au 1/15ème des récoltes avant la Révolution ?

 

Gaspard BOCQUET est fermier et dîmeur de l'abbesse d'Etrun en 1569 à Pénin (pas de BOCQUET à Doffines dans les centièmes de 1599).

Jean-Paul BOCQUET ; ca1643-1703) x Marie Madeleine DELABRE est bailli du seigneur  en 1671 et 1685, et lieutenant du chapitre d'Arras en 1678, à la ferme de la motte.

Pierre CUVELIER est bailli de Pénin avant 1663 (cf CM Bethencourt 2J9 HULEUX-CUVELIER du 09-12-1663)

X ?

Xx ?

Xxx Anne GUIDé

Xxxx Gertrude LAURAIN

Nicolas LECOINTE (ca1633-1712) x Marguerite CARRE, bailli du seigneur  de 1695 à 1710.

Jean Martin BOILLY (ca1669-1704) x Anne Catherine CUVELIER, fils du lieutenant de Villers, est dîmeur des abbesses d'Etrun à Pénin, Villers-sir-Simon et Doffines de 1695 à 1704 et 1705.

Philippe BOMONT (ca1657-1715) lieutenant de Doffines en 1705 (cf contrat de mariage de son neveu LECOINTE x BACHELET du18 décembre 1705 - 2J10-269R)

Jean Baptiste LECOINTE (ca1680-1750) x Marie Antoinette MARTIN, fils du bailli Nicolas (précité), devient dîmeur du chapître d’Arras, par contrat passé le 2-6-1713 avec "A.L. Pluquin, chapelain de l’Abbaye d’Etrun, au nom de la communauté des chapelains de la cathédrale d'Arras" (bail Me Bacquet à Arras : registre 291-1F423V).

Charles de Libessart (ca1650-    ) x DARRE xx CANLERS, seigneur de St Laurent, jieutenant de Doffines en 1693 pour Meur de Chelers, bailli du comte de Béthune en 1711, 1715, 1719 et 1720, rédacteur du terrier de 1708 conservé au château de Pittefaux 62, Jean Philippe CUVELIER(/1693-1774) étant greffier, .

François POULAIN (ca1655-1728) x Marie Françoise LOCQUET, fermier à Doffines et bailli du comte de Béthune avant 1728

Adrien CUVELIER (ca1690-1763) x Marie Françoise CARTON (ca1690-1766), est bailli du comte de Béthune en 1724

Adrien François BOCQUET (ca1677-1737), de Doffines, est bailli du comte de Béthune en 1737

Jean Baptiste LECOINTE (1723-    ) x Victoire PREVOST, fils de Jean-Baptiste, est fermier et bailli du comte de Béthune en 1769 ; il demeure à Etrun en 1754.

Charles Antoine DELAIRE (ca1699-1769) x Marie Maximilienne LEBLAN, fermier à Doffines est bailli du comte de Béthune en 1761 (cf. : Vingtièmes de 1761).

Charles François de Libessart (1728-    ) (de Doffines) x 1758 Cécile CARTON, fermier du Chapitre d'Arras, lieutenant de Pénin en 1774, devient bailli du comte de Béthune en 1775 (petit-fils du bailli Charles de Libessart et petit-neveu du bailli Adrien François BOCQUET).

La fonction se transmettait entre parents, les baillis précités étant tous alliés.

Le bailli était assisté, lorsqu'il ne résidait pas dans le village, d'un lieutenant (souvent aussi un parent), et d'un sergent (le garde champêtre d'alors).

 

Charles François de Libessart x 1758 Cécile CARTON est lieutenant de Pénin en 1774, puis bailli du comte de Béthune en 1775,  lieutenant de monsieur le prévost doyen chanoine et chapitre de Notre Dame d’Arras.

François Joseph POULAIN (1705-1774) de Doffines (fils de François POULAIN ca1655- 1728 qui fut aussi bailli) x Marie Marguerite BOCQUET (1705-1774) est lieutenant de Pénin pour l'Abbesse d'Etrun en 1760, "dîmeur de l'Abbesse d'Etrun" avant 1774 ; il est dit bailli du comte de Béthune à sa mort en 1774.

Il est à signaler que c'est (Jean) Martin GAMBIER, ayant épousé la petite-fille d'un bailli, qui sera le premier Maire de Pénin...

La dîme de Pénin se partage entre l'Abbaye d'Etrun (6 gerbes sur 7) et le chapitre d'Arras (1 gerbe sur 7).

Sur 15 baillis, 11 habitent Doffines, où se trouvaient les possessions de l’Abbaye d’Etrun.

Afin de voir comment se succèdent les baillis (cooptation, parrainage, parentèle ?), voici leur ascendance sur 5 générations :


 

1

 

 

8

 

 

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

 

 

°

+

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

x

10

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

BOSQUET

Guillaumelejos

°

+

 

5

 

 

°

+

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

BOCQUET

Gaspard

° 1500 ??

+ 1570/

 

x

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Abbessesd’Etrun

Doffines ?

3

 

 

°

 

+

 

6

 

 

°

+

12

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

x

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

 

 

°

+

14

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


2

 

 

8

BOSQUET

 

°

+

 

x

BOSQUET

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

BOSQUET

Pierre

° 1572 ??

+

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

x

10

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

BOCQUET

 Nicolas

° ca 1610

+ 1671/1708

 

5

??

 

°

+

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

BOSQUET

Jean Paul

° ca 1643

+ 1703

 

x /1640

à Maizières

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Chapitred’Arras

Ferme de la motte derrièrel’églis

3

BOUCHER

Antoinette

° 1610 ?

+ 1710

 

6

BOUCHER

Nicolas

° 1582

+ 1630

lieut de Maiz

12

BOUCHER

Jean

° 1550

+

x 1581

à NoeuxlesAuxi

BOUCHER

?

° et +

x

 

 

° et +

 

 

X 1610

13

VINCENT

Marie

°1560NoeuxlesA

+

VINCENT

?

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

DEBRET

Antoinette

° 1580

+ 1632

14

DEBREST

Louis

° 1560 Houvin

+ ca 1590

x /1570

 

DEBREST

?

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

ROUZEE

Jacqueline

° 1540

+ ca 1595

ROUZEE

?

 

° et +

x

 

 

° et +


3

 

 

8

 

 

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

 

 

°

+

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

x

10

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

CUVELIER

??

°

+

 

5

 

 

°

+

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

CUVELIER

Pierre

° ca 1617

+ /1663

 

x

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Xxxx

GertrudeLAURAIN

 

Frère de

Adrien

X MarieHOCHART?

3

 

 

°

 

+

 

6

 

 

°

+

12

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

x

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

 

 

°

+

14

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


4

 

 

8

 

 

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

LECOINTE

Jean

°

+

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

x

10

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

LECOINTE

Nicolas

° 1600

+ /1669

 

5

 

 

°

+

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

LECOINTE

Nicolas

° ca 1633

+ 1712

x Margte CARRE

 

x /1633

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Abbessesd’Etrun

Doffines

3

ROUMIEZ

Michelle

°

 

+

 

6

ROUMIEZ

?

°

+

12

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

x

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

 

 

°

+

14

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


5

 

 

8

de BOISLY

Jacques

°

+

 

x /1600

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

BOILLY

Martin

° /1600

+ 1682/

à

9

?

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

X /1638

10

LEGRU

Jean

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

BOILLY

 Jean

° /1638

+ 1704

 

5

LEGRU

Marie

° ca 1600

+ 1682/

11

LEROUX

Françoise

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

BOILLY

Jean Martin

° ca 1669

+ 1704

 

CM 1668

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Abbessesd’Etrun

Doffines

3

DUPUICH

Catherine

° Villers/Simon

 

+ /1687

 

6

DUPUICH

Nicolas

°

+

12

DUPUICH

?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

x

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

DURASNEL

Marie

°

+

14

DURASNEL

?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


6

 

 

8

 

 

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

BOMONT

?

°

+

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

x

10

ROUSSEL

Antoine

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

BOMONT

Jean

° ca 1627

+ 1695

 

5

ROUSSEL

Marie

°

+

11

ADIN

Nicole

°

+

ADIN

Jean

° et +

x

 

 

° et +

1

BOMONT

Philippe

° ca 1657

+ 1715

 

x /1654

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Abbesssd’Etrun?Doffines 

3

BOCQUET

Suzanne

° ca 1630

+ 1695

 

 

6

BOCQUET

Jean

°

+

12

BOCQUET

François

°

+

x

orfèvre

BOCQUET

François

°1500et+/1564

x

HOCQUET

Annette

° et +

 

 

x

13

?

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

HUCLIER

Guilaine

°

+

14

HUCLIER

Guilain

°

+

x

 

HUCLIER

Jean

°ca1575et+/1580

x ca 1600

CUVELIER

Madeleine

° et +

 

 

 

15

PRUVOST

Sainte

°

+

PRUVOST

?

° et +

x

LEFEBVRE

Adrienne

VeuveJeanBOISLY

° et +


7

 

 

8

LECOINTE

Jean

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

LECOINTE

Nicolas

°  1600 ??

+ /1669

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

X /1633

10

ROUMIEZ

?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

LECOINTE

 Nicolas

° ca 1633

+ 1710

bailli

5

ROUMIEZ

Michèle

°

+

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

LECOINTE

Jean Baptiste

° ca 1680

+ 1750

 

CM 1669

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Abbessesd’Etrun

Doffines

Neveu du bailli

Philippe BOMONT

3

CARRE

Marguerite

° ca 1645

 

+ 1725

 

6

CARRE

Michel

° ca 1623

+ 1703

12

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

CM 1648

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

DORLENCOURT

Sainte

° Berles

+

14

DORLENCOURT

Pierre

° 1660

+

x /1635

 

DORLENCOURT

?

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

LEGRU

Aline

°

+

LEGRU

Jean

 

°1615Pénin et +

x

LEROUX

Françoise

° et +


8

 

 

8

 

 

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

 

 

°

+

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

x

10

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

de LIBESSART

 ?

°

+

 

5

 

 

°

+

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

de LIBESSART

Charles

° ca 1650

+ 1720/

x MPhilippeDARRE

 

x /1650

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Abbessed’Etrun?

Doffines

 

 

 

 

3

PLEE

Marguerite

°

 

+

 

6

PLEE

?

°

+

12

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

 

x

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

 

 

°

+

14

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


9

 

 

8

 

 

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

POULAIN

?

°

+

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

x

10

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

POULAIN

Jean

° ca 1623 Sombrin

+ 1703

 

5

 

 

°

+

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

POULAIN

François

° ca 1655

+ 1728 à Pénin

 

x /1655

à Ambrines

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

XJeanneFONTAINE

 

Doffines

3

LEDRU

Catherine

° 1650 ??

 

+ /1699

 

6

LEDRU

Nicolas

°

+

12

LEDRU

Adrien

° 1560

+ 1613

x /1595

LEDRU

?

° et +

x

 

 

° et +

 

 

X /1650

13

DESLAVIERS

Catherine

°

+ 1643

DESLAVIERS

?

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

LECOCQ

Anne

°

+ 1693 Ambrines

14

LECOCQ ?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


10

 

 

8

CUVELIER

Florent

° 1570

+

 

x /1606

CUVELIER

?

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

CUVELIER

Adrien

° ca 1606

+ 1671/

à

9

LELEU

MarieMarguerite

°

+

 

 

LELEU

?

 

° et +

 

 

X /1644

10

HOCHART

Martin

°

+

x

HOCHART

?

° et +

x

 

 

° et +

 

2

CUVELIER

Jean Antoine

° ca 1651

+ 1719

 

dom Villers

5

HOCHART

Marie

° ca 1603

+ 1693

11

??

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

CUVELIER

Adrien Fçois

° ca 1690

+ 1763

 

x /1671

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Bailli du Comte

3

LAVIGNE

Catherine

° ca 1652

+ 1710

 

6

LAVIGNE

Adrien

° 1600 ??

+ 1660/

12

LAVIGNE

?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

X /1649

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

ROUSSEL

Jeanne

°

+ 1660/

14

ROUSSEL

Antoine

°

+

x

 

ROUSSEL

?

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

ADIN

Nicole

°

+

de MONCHEAUX

Jean

° et +

x

BOILLY

Jacqueline

° et +


11

 

 

8

BOCQUET

Adrien le vieil

° 1589 ??

+ 1678

 

x

BOCQUET

François

°1533 et +

X 1584

HOCQUET

Annette

° et +

 

 

4

BOCQUET

Charles

° 1610

+

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

 

 

X /1635

10

PEUVREL

Antoine

°

+

x

cité cent1569

PEUVREL

?

° et +

x

 

 

° et +

 

2

BOCQUET

Adrien

° 1635

+ /1693

 

5

PEUVREL

Marguerite

°

+ /1693

11

CAILLET

Marie

°

+

CAILLET

Jean

° et +

x

 

 

° et +

1

BOCQUET

Adrien Fçois

° ca 1677

+ 1737

 

x /1671

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Abbessed’Etrun?

Doffines

3

LECOINTE

Marie Anne

° 1635

+ 1701

sœur de Nicolas

bailli

6

LECOINTE

Nicolas

° 1600 ??

+ /1669

12

LECOINTE

Jean

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

X /1633

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

ROUMIEZ

Michelle

°

+

14

ROUMIEZ

?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


12

 

 

8

LECOINTE

Nicolas

°

+

 

x

LECOINTE

Jean

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

LECOINTE

Nicolas

° ca 1633

+ 1710

à

9

ROUMIEZ

Michèle

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

CM 1669

10

CARRE

Michel

°

+

x

CARRE

?

° et +

x

 

 

° et +

 

2

LECOINTE

Jean Baptiste

° ca 1680

+ 1750

 

5

CARRE

Marguerite

° ca 1645

+ 1725

11

DORLENCOURT

Sainte

°

+

DORLENCOURT

Pierre

°1660 et +

x /1635

LEGRU

Aline

° et +

1

LECOINTE

Jean Baptiste

° 1723

+ 1807

 

Abbessed’Etrun?

 

x 1712

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Domicilié Etrun

3

MARTIN

MarieAntoinette

° ca 1692

 

+

 

6

MARTIN

Alphonse

°

+

12

MARTIN

?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

x

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

BELIN

Marguerite

°

+

14

BELIN

?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


13

 

 

8

DELAIRE

Louis

° /1585

+ /1640

 

x 1627+

DELAIRE

Pierre

°ca1572 et +

x

 

 

° et +

 

 

4

DELAIRE

Jacques

° ca 1630

+ 1709

à

9

DESLAVIERS

Marie Louise

° 1608

+ 1678/

 

 

 

DESLAVIERS

Jean lejeune 

° et +

DELAIRE

Anne Marie

 

 

X ca 1656

A Bonnières ??

10

GUILBERT

?

°

+

x

GUILBERT

?

° et +

x

 

 

° et +

 

2

DELAIRE

JacquesPasquie

° 1677

+ 1709

 

5

GUILBERT

Marie

° ca 1638

+ /1685

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

DELAIRE

Charles Fçois

° ca 1699

+ 1769

 

x 24-02-1698

à Tincques 62

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Abbessed’Etrun?

Doffines

3

de FONTAINE

MarieAntoinett

° ca 1666

 

+ 1752

 

6

de FONTAINE

Jean Philippe

° ca 1640

+ /1722

12

de FONTAINE

Guislain

° 1594

+1653/1664

x 1617

de FONTAINE

Pasquier

°ca1565et+1625

CM 1593

DUFOUR

Françoise

° 1550 et +

 

elle se remariera

avec un bailli:

FrançoisPOULAIN

x

13

LEFEBVRE

Claude

°

+

LEFEBVRE

Jean

° et +

x

CORROYER

Antoinette

° et +

 

 

7

de FONTAINE

Jeann Louise

° ca 1642

+ 1722

14

de FONTAINE

Pierre

° 1627

+

x

 

de FONTAINE

Pierre

° et +

x 1662

DUPONCHEL

Anne

° et +

 

 

 

15

TESTELIN

Catherine

°

+

TESTELIN

Jean

° et +

x

JACQUEMONT

Françoise

° et +


14

 

 

8

de LIBESSART

?

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

de LIBESSART

François

° 1650

+ 1720/

à

bailli

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

X 1693

10

DARRE

?

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

2

de LIBESSART

Charles Fçois

° 1696

+ 1756

 

5

DARRE

M. Philippe

° 1655

+ 1710

11

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

1

de LIBESSART

Charles Fçois

° 1728

+ 1775/

x MCécileCARTON

x à Troisvaux

 

x /1720

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

Chapitred’Arras

 

ptit-fils du bailli

CharlesdeLibess

 

 

3

CAPRON

Marie Martine

° ca 1686

 

+ 1758

 

6

CAPRON

?

° St Pol

+

12

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

pPetit-neveu

du bailli

Adrien BOCQUET

 

x

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

 

 

°

+

14

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +


15

 

 

8

POULAIN

?

°

+

 

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

4

POULAIN

Jean

°  ca 1623

+ 1703

à

9

 

 

°

+

 

 

 

 

 

° et +

 

 

x

10

LEDRU

Nicolas

°

+

x /1650

LEDRU

Adrien

°1560et +1613

x /1595

DESLAVIERS

Catherine

° et + 1643

 

2

POULAIN

François

° 1655

+ 1728

bailli

Doffines

5

LEDRU

Catherine

° 1650 ??

+ /1699

11

LECOCQ

Anne

°

+ 1693 Ambrines

LECOCQ ?

 

° et +

x

 

 

° et +

1

POULAIN

François Jph

° 1705

+ 1774

 

x /1705

--------------

--------------

--------------

 

 

 

 

 

 

X M Marguerite

BOCQUET

(1705-1774)

3

LOCQUET

MarieFrançoise

° ca 1665

+ 1710

 

6

LOCQUET

?

°

+

12

 

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

Abbessed’Etrun?

Doffines

Fils de bailli

 

x

13

 

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

7

 

 

°

+

14

 

°

+

x

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 

 

 

15

 

°

+

 

 

° et +

x

 

 

° et +

 


 

LE ROLE DES CENTIÈMES DE 1569

 

" Le Centième, institué en 1569 par Philippe II, roi d'Espagne, était un impôt sur le capital immobilier et (dans certaine mesure) mobilier (égal au centième de la valeur des biens mobiliers et immobiliers), levé sur ses sujets des Pays-Bas. Chez nous les rôles dressés à cette occasion ont servi de base à la perception de l'impôt foncier jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Après un siècle et demi de service, ces rôles étaient si délabrés qu'il fallut les transcrire. La copie fut exécutée de 1720 à 1722. C'est elle seule qui, miraculeusement, est parvenue jusqu'à nous. Cette copie se trouve aux AD.

Les rôles des centièmes reprend chaque parcelle en indiquant le nom du propriétaire, et du locataire. Il est ainsi possible de récapituler tout ce qu’une personne possède sur le terroir. Ce sont les matrices cadastrales de l’époque. Une analyse de ce registre nous permettrait de reconstituer non seulement la propriété, mais aussi l'exploitation rurale de l'Ancien Régime. Il ne donnerait qu'une approximation de la population. En effet, certains Péninois, propriétaires de terres dans des villages voisins, n'apparaissent pas ici, mais sont probablement cités dans les Centièmes de Villers, Izel ou autres lieux. Il conviendrait de consulter les Centièmes des villages environnants.

Il existe des registres séparés pour Pénin et Doffines.

 

Voici la liste des personnes citées à Pénin et Doffines :

 


BACHELER

Antoine

 

Martin

BAULART

Marie

BAYART

Jean ; de Doffines

BERTHE

Antoine

BOSQUET

Gaspard

 

Hubert

 

Martin

BROUVART

Antoine

BRUNET

Lambert

 

Antoine

CAMPION

Jehan (Jean)

CESAR

Jehan

COAILLET

Jehan

 

Martin

CORDONNIER

Philippe

 

Toussaint

CORNINFLOS

Pierre ; de Doffines

CUVELIER

Guillebert (Gilbert)

 

Jehan ; de Arras

 

Louis

 

Louise

 

Martin

 

Pasquier (Pascal)

 

Toussaint

DAVION

Anne

DE BEAUMONT

Pierre

DE BECOURT

Antoine

DE BETHENCOURT

Antoine page 8

 

Martin

DE CHELERS

Jean ; de Doffines

DE HERLIN

Charles

DEMONS

Louis ; de Doffines

DESCHAMPS

Philippe

DESMILLEVOYE

Robert

DE WISME

Mahieu

DIETTE

Pierre ; de Doffines

 

Robert

DU CROCQ

Pol (Paul)

 

Rolland (Roland)

FAULQUET

Melchior

FOURNE

Jehan

 

Yan

 

Michiel (Michel)

GAUDON

Estienne (Étienne)

GODART

Jehan

 

Polle (Paule)

GOSSON

Paul ; de Doffines

GUIGNON

Guille (Gilles) curé

HEUNET

Antoine

 

Gérard

 

Mathieu ; de Avesnes-le-Comte

 

Pol (Paul)

HUMART

Antoine

 

Lambert

LE BAILLY

Isaac

 

Pasquier (Pascal)

 

Pierre

 

Robert

LE COINTE

Antoine ; de Doffines

 

Louis

 

Louise

 

Martin

 

Philippe

LE FRANCQ

Jehan (est-ce un de LA PERSONNE dit LE FRANCQ ?)

LELEU

Jehan

 

Yan

LE MAUVAIS (?)

Robert

LE ROUX

Antoine ; de Arras

 

Jehan

 

Thomas

LONGUEPEE

Gaspard (meunier)

 

Pierre

LOUET

Nicol

MALBRANCQUE

Catherine

 

Jude

 

Pierre

MALPAU

Louis; de Doffines

 

Noël ; de Doffines

MAUDUIT

Mahieu

 

Thomas

LEMAIRE

Antoine

MERCHIER

Pierre

NOËL

Nicol

OBRY

Claude

 

Franchois (François)

 

Guitte

 

Jean

 

Yan

PAUTRIQUET

Jehan

(LE) PECQUEUR

Adrien
fils de Antoine x Marie DU PAIAGE ; époux de N. BOSQUET, fille de Philippe x Jacqueline DE BASSECOURT              

 

Michiel

PHILIPPE (FLIPPE)

François ; de Marteloy (hameau de Rebreuviette)

PLANCQUIET

Martin

PULVREL (PEUVREL)

Antoine

 

Philippe

 

Rémy

RAMON

Jehan

 

Toussaint

RENAULT

Robert

RIGAUT

Jean ; de Doffines