L'origine de Plaisance du Gers

  • Origine

    Plaisance est fondée en paréage en 1322 par Jean I Comte d'Armagnac et le puissant abbé de la case Dieu.
    Plaisance est l'une des nombreuses bastides du Gers. Comme beaucoup de bastides Gersoises, elle tire son nom d'une ville étrangère : Plasencia en Italie.
    Plaisance a été détruite en 1355 par le prince noir, fils du roi d'Angleterre, lors de sa chevauchée en Gascogne et est reconstruite 40 ans plus tard sous une forme plus réduite.

  • La Bastide

    La bastide du Moyen-Age correspond aux quartiers actuels de la mairie, des écoles et du presbytère.
    La ville est entourée de fortifications, de douves, de tours (une seule subsiste) et de deux portes fortifiées : la porte débat et la porte dessus.
    On peut diviser la ville en trois parties : la bastide et les deux faubourgs.

  • La ville fortifiée et les faubourgs

    La ville fortifiée ou bastide au plan en damier, a en son centre la grande place entourée de maisons à arcades formant la "garlande" de la place. Au centre de celle-ci s'élève la halle qui renferme l'école public, la maison commune (mairie), la prison et une boucherie. Elle est le poumon de la ville. Sur la place du pont est bâtie une petite église dédiée à Saint-Nicolas avec son cimetière. De l'autre côté de l'Arros se trouve le champs des exécutions, baptisé "aux fourches" à cause des fourches patibulaires.
    Le faubourg (barry) dessus est situé en amont de la ville. Il renfermait une population importante. Il est desservi par la rue longue (actuelle rue Sainte-Quitterie) qui mène à l'église Sainte Quitterie et a son cimetière, à l'hôpital Sainte Croix et au moulin banal des abbés de la Case Dieu.
    Le faubourg débat est très peu peuplé car il renferme le hameau des capots (descendants des lépreux) ainsi que des tanneries.
    La ville a gardé peu de bâtiments du Moyen Âge à cause d'une vive croissance au XIX siècle qui a fait disparaître des monuments anciens.
  • Historique

    De sa fondation à la fin du XVIIe siècle, la bastide de Plaisance n'était qu'une chétive bourgade dont l'expansion dès sa fondation avait été contrarié par bien des vicissitudes - destruction par le Prince Noir en 1355, épidémie de peste, fléchissement démographique.
    Plaisance se composait de maisons regroupées autour d'une longue place, d'une muraille en terre bordée d'un fossé, d'une tour en pierre et de deux portes, l'une au nord le "Portal Debat" et l'autre au sud le "Portal Dessus" et peut être une troisième à l'est donnant sur l'Arros.


    La rue Adour d'avant


    La rue Barbat vers Maubourguet

Origine des villes et villages du Gers

    La Gascogne a hérité de l'Antiquité et du Haut Moyen-Age d'un habitat dispersé. Les 3 centres datant de la période romaine : Auch, Eauze et Lectoure, ont été malmenés à plusieurs reprises (Goths entre la fin du IIIème et le début du Vème siècle, Maures au VIIIème et Normands au IXème).

    A la suite de ces dévastations, le clergé inventa "la paix de Dieu" pour tenter de réorganiser la société; l'église devint le centre d'un cercle -souvent balisé par des croix- interdit aux agresseurs sous peine d'excommunication, ce qui explique les premiers regroupements d'habitations tout autour de l'église (ou du monastère), apparus autour de l'an mille : les bourgs écclésiaux. Ces regroupements permettent aussi au clergé une meilleure perception de la dîme, ce qui donna sans doute l'idée aux seigneurs de favoriser des regroupements autour de leur propre habitation, souvent une simple tour en bois érigée au sommet d'une éminence naturelle sinon d'une élévation artificielle appelée motte féodale. Le seigneur offrait ainsi sa protection (sans doute plus efficace que celle de l'église ?) mais au prix fort : les habitants devaient au seigneur la corvée (jours de travail) et la taille (impôt en argent et/ou en nature) : c'est le système féodal qui se met en place. Ces agglomérations qui apparaissent alors autour d'un château sont les castelnaux.

    Enfin, à partir de la deuxième moitié du XIIIème siècle apparaissent les bastides, véritables lotissements dont les promoteurs sont les seigneurs locaux, garantissant la protection et la justice, et les abbés propriétaires des terrains (auxquels s'ajoute quelquefois le Roi de France). Le plan de la bastide présente des caractéristiques quasi-constantes : des rues à angles droits, une place centrale où trône une grande halle : un lieu d'échange de marchandises, et au-dessus de laquelle on place la maison commune, ancêtre des mairies. Ces bastides connurent des destins variables, prospérité le plus souvent, mais quelquefois échéance ou échec et marquèrent la fin d'une expansion démographique et économique; elles furent toutes construites entre 1255 et 1323, donc sur une période très courte de moins de 70 ans. Les bastides peuvent remplacer ou s'ajouter à un habitat plus ancien, ou bien être vraiment créées "ex nihilo" après défrichement, comme à Masseube. Les nouveaux habitants se voient offrir un terrain à l'intérieur de la bastide, sur lequel ils pourront construire leur maison, ainsi que des terres à exploiter à l'extérieur des murs : en contrepartie, les co-seigneurs (abbé et seigneur) percevront toute une variété d'impôts. Pour attirer des colons, les fondateurs accordent souvent des coutumes aux habitants de la nouvelle agglomération : il s'agit d'un ensemble de lois qui régissent les relations entre les seigneurs et les habitants. Par rapport aux castelnaux, où les paysans sont quasiment propriété du seigneur, les habitants des bastides sont libres, ce qui explique sans doute leur succès immédiat. Pour attirer le chaland, les bastides ont souvent été baptisées de noms de villes étrangères prestigieuses, comme Pavie, Florence (Fleurance), Milan (Miélan), Plaisance, noms de villes italiennes, Barcelonne (Espagne) ou Cologne (Allemagne). D'autres prirent le nom de leur fondateur, quand il s'agissait de représentants du roi : Beaumarchès, Marciac.

           Si l'ordre d'apparition est bien celui évoqué ci-dessus, il ne s'agit pas à proprement parler de périodes se succédant, mais plutôt d'une sorte de fondu enchaîné entre les différents types d'agglomérations : il continua par exemple à se former des bourgs écclésiaux lorsque les castelnaux apparurent. L'apparition de ces agglomérations, et surtout celle des bastides correspond à une ère de relative sécurité, grâce à laquelle il y eut un accroissement démographique important (défrichement et mise en culture de terres = les artigues) et à un nouvel essor économique. La guerre de Cent Ans, et les nouvelles dévastations qui en résultèrent expliquent l'arrêt brutal de cet élan bâtisseur.

    En cas de "réussite" de l'agglomération apparurent par la suite des expansions de cette agglomération, généralement hors enceinte (hors murs comme on les appelait), appelés "barri" d'où les nombreux quartiers dits "du Barry", (et le patronyme Dubarry qui en découle).

Canton de Plaisance 14 communes

    Beaumarchès, Cahuzac-sur-Adour, Cannet, Couloumé-Mondebat, Galiax, Goux, Izotges, Jû-Belloc, Lasserade, Plaisance, Préchac-sur-Adour, Saint-Aunix-Lengros, Tasque, Tieste-Urragnoux.

    les cantons du Gers

Un petit résumé de l'histoire de la Gascogne

  • En attendant les Romains

    Au VIèmesiècle avant J.C., les Ligures étaient implantés dans la majeure partie de la Gaule, entre la Loire et les Pyrénées. Constitués en tribus distinctes et dépourvus d'unité politique, ils durent subir le choc de nombreux et divers assauts. C'est ainsi que les Ibères, envahissant le Midi de la Gaule au Vème siècle avant notre ère, les repoussèrent rapidement jusque dans les déserts landais. Venus d'Espagne par Roncevaux, le Val d'Aran et le Somport, les nouveaux occupants se heurtèrent aux Celtes, ce qui les empêcha d'étendre leur domination plus au nord. Plus solidement structurés que leurs prédécesseurs ligures et dotés d'une civilisation déjà avancée, les Ibères ont laissé des traces de leur passage à Iliberris (Auch, ville neuve) et à Ilusa (Eauze). Maîtres de la future Gascogne où quelques Celtes s'étaient mêlés à leurs tribus, ils s'organisèrent en cas de péril, construisant des camps fortifiés et des «oppida» comme Sos. Ces peuplades, quoique souvent fort en avance, tant du point de vue guerrier que social, ne possédaient pas de gouvernement centralisé et affaiblissaient leur potentiel de défense par de stériles querelles intestines. Entre les tribus, telles celle des Elusates (Eauze) et celle des Auscii (Auch), il n'y eut en réalité que des relations factices.

  • Les Romains arrivent

    Lorsque Rome, alors omnipotente, décida de pousser sa conquête plus avant, les peuplades locales furent incapables de s'opposer à la cohésion des légions romaines et ne purent résister à Crassus, lieutenant de César, qui en 56 avant J.C. obtint la soumission de l'Aquitaine toute entière, suite à son triomphe de Bigaar, près de Tartas. Une ère de prospérité allait s'ouvrir pour les vaincus, qui adoptèrent la langue, la religion et les mœurs de leurs vainqueurs. Auguste, de passage à Dax, organisa l'Aquitaine en province romaine, l'étendant de la Loire aux Pyrénées. L'influence de la planification voulue par les nouveaux conquérants allait se faire sentir sur tout le territoire gascon, jusque-là inorganisé. A la fin du Ier siècle de notre ère, la «romanisation» était effective. Dans l'unité territoriale autonome constituée vers l'an 15, les communes ou municipes eurent le droit et le pouvoir de s'administrer à leur guise. La Novempopulanie était en formation.

  • La Novempopulanie (ou territoire des 9 peuples)

    La Novempopulanie naquit à la fin du IIème siècle de l'Aquitaine ibérique, laquelle s'était séparée de ses peuplades celtes, désormais constituées en Aquitaine seconde, avec Bordeaux pour capitale. Dans le pays des neuf peuples (Tarbelles, Vasates, Elusates, Convènes, Ausques, Consoranni, Lactorates, Boiates, Illuronenses), la cité, formée du chef-lieu et du secteur en dépendant, constitua l'unité administrative de base à l'image de Lectoure. Les agglomérations quittèrent les hauteurs pour s'établir dans les vallées et les plaines. Connaissant un beau développement Elusa devint la capitale de la Novempopulanie. Celle-ci, semblable aux autres provinces de l'Empire, ne compta pas moins de douze cités (dont Augusta Auscorum, Auch) à la fin du IV ème siècle. Le latin, langue officielle, fut bientôt admis par la population. Dans les zones rurales subsistèrent toutefois les anciens dialectes, parfois fort différents.



    Quant aux coutumes romaines, elles ne tardèrent pas à s'étendre à la province entière. L'occupant fit également adopter sa religion. C'est sans difficulté que les divinités romaines furent acceptées. En conséquence, le culte impérial, avec ses flammes et ses prêtresses, fut en faveur, tout particulièrement à Eauze où le dieu persan Mithra suscita au IIIème siècle un engouement considérable. Lectoure, district religieux, célébra également ce culte, ainsi que celui de Cybèle, la «Mère des Dieux», que nous rappellent les fameux tauroboles.

    L'œuvre de Rome s'est en outre matérialisée par la construction de nombreuses routes dont le sol conserve parfois la trace, souvent recouvertes d'asphalte de nos jours et bien reconnaissables à leur impertubable rectitude. Pour la première fois, des communications plus rapides étaient permises. Le commerce s'organisait autour des axes d'échange qui reliaient les villes entre elles. Lectoure était ainsi directement rattachée à Toulouse, alors qu'Auch l'était à Bordeaux par Eauze et Bazas. La célèbre «Ténarèze», elle, traversait la Gascogne en suivant les crêtes, sans enjamber un cours d'eau. De nombreuses ruines de monuments témoignent aussi de la romanisation de la région. Sous les empereurs Auguste, Tibère, Galigula, Claude, Néron, etc. l'architecture et l'urbanisme romains régnèrent en maître. On assista alors à une véritable débauche de constructions de thermes, d'amphithéâtres, de palais, de ponts, sans parler des villas aux riches mosaïques (comme celle de Séviac dans le Gers, près de Montréal). Des écoles furent également fondées dans des cités embellies (Eauze, Auch, etc.). Le développement des réseaux d'adduction d'eau favorisa beaucoup l'agriculture. La Novempopulanie, bien administrée, connaissait une prospérité dont l'apogée se situa sous les Flaviens et les Antonins, particulièrement lors du règne de Marc-Aurèle.

    Hélas, l'ardeur guerrière s'estompa singulièrement devant les nouveaux plaisirs de la civilisation. Forts de la puissance de l'Empire romain les peuples de la province s'abandonnaient aux premiers signes de la décadence La sécurité générale n'était en fait que trompeuse apparence. En 275 déjà, des tribus ibères avaient franchi la passe de Roncevaux pour saccager la contrée de Bordeaux à Dax. Les Romains, sous l'impulsion d'Aurélien, décidèrent alors de fortifier les cités et de créer l'infrastructure de défense qui manquait à la Novempopulanie. Pendant plus d'un siècle, ils défendirent encore la province contre les hordes germaines qui exerçaient des harcèlements continus et de plus en plus hardis sur les frontières de l'Empire.

  • Les "barbares" arrivent

    En 407, les Vandales, les Alains et les Suèves forcèrent la barrière du Rhin sous ta poussée des Huns. Ils envahirent la Gaule, pillant et détruisant tout sur leur passage. Ainsi fut ruinée la Novempopulanie, que sa population s'était révélée inapte à défendre. En 409, Elusa, capitale de la province, fut anéantie. Une ère de terreur barbare débutait.

    En 412, surgirent à leur tour les Wisigoths qui chassèrent les envahisseurs, prenant Toulouse et Bordeaux avant de se diriger vers l'Espagne. Ils furent à nouveau là en 419 et obtinrent alors de l'empereur romain Honorius l'Aquitaine et la Novempopulanie. De Toulouse, devenue leur capitale, le roi Athaulf mena une habile politique, se comportant tour à tour comme le pire ennemi ou l'allié le plus puissant de Rome dont il poursuivit l'œuvre intérieure. La province resta possession des Wisigoths pendant près d'un siècle. Ils la transformèrent en royaume, dans le cadre du grand Etat que deux de leurs rois s'efforcèrent de fonder. L'Empire d'occident ayant disparu en 476, ils se dégagèrent de la tutelle romaine pour régner en maîtres absolus sur le domaine qu'ils étendirent depuis la Loire et le Rhône jusqu'au sud de l'Espagne.

    Bien auparavant, le christianisme avait atteint l'Aquitaine, créant de nombreux foyers et multipliant chaque jour le nombre de ses fidèles. Il s'était introduit dans des circonstances obscures, apporté sans doute depuis l'orient grec et l'Italie par la Narbonnaise. Il semble aussi qu'au IVème siècle des évangélistes aient prêché la nouvelle doctrine à partir des importants centres religieux de Poitiers de de Tours. En tout état de cause, la tradition a partout conservé la légende du saint de chaque pays. C'est ainsi qu'à Auch est évoqué Saint-Orens, qui lutta contre l'idôlatrie durant son épiscopat. La Novempopulanie aurait été évangélisée par Saint-Saturnin (ou Saint-Sernin), évêque de Toulouse. Ayant gagné d'abord les villes, le christianisme s'implanta dans les campagnes grâce à Saint-Martin et à ses disciples. Reconnue par Constantin (313), l'Eglise chrétienne s'organisa selon le modèle de l'administration romaine. Les cités, à l'image de Lectoure, constituèrent des diocèses placés sous la direction des évêques. A la fin de l'Empire, l'Eglise fut particulièrement influente, se substituant bien souvent à un Etat défaillant. Euric, nouveau roi des Wisigoths (466-485), entama une campagne qui n'avait pas dc précédent dans la province : la terreur religieuse. La persécution sans merci du clergé et des fidèles allait le rendre très impopulaire et affaiblir l'influence wisigothe en Aquitaine.

    Alaric II, plus diplomate et politique plus avisé que son père, s'efforça de se montrer plus tolérant envers les chrétiens. Il fit rédiger par une commission de légistes, de nobles et d'évêques un traité de droit inspiré des codes romains : le Bréviaire d'Alaric. L'ensemble de mesures qu'il prit en vue de développer la prospérité de la Gascogne ne suffit pas, parce que trop tardif, à réduire l'opposition.

  • La fin de la domination wisigothe

    Les peuples de l'ancienne Novempopulanie se rallièrent peu à peu à l'ébauche de résistance gauloise qui s'organisait. Les Francs, arrivés sur la Loire, bénéficièrent de l'appui d'une population qui attendait Clovis comme un libérareur. Celui-ci allait mettre fin au royaume wisigoth en triomphant d'Alaric II à Vouillé, près de Poitiers (507). Les vaincus furent repoussés vers l'Espagne et leurs terres partagées par les vainqueurs qui, convertis au catholicisme, se mêlèrent vite à la population. Les tensions se dissipèrent peu à peu sous le règne du roi franc.

    A son décès, en l'an 511, l'Aquitaine devint propriété indivise de ses fils, au nombre de quatre. Elle fut alors partagée de manière arbitraire, pour ne pas dire anarchique. C'est ainsi qu'en 541 la cité d'Elusa fut rattachée à l'Austrasie. De 511 à 584, la province changea six fois de maître, selon le gré des héritiers des Francs, qui l'annexaient, unie ou morcelée, à l'un quelconque de leurs royaumes. Comme d'autre part les comtes mérovingiens se livraient à des pillages incessants du pays, le ferment de la révolte se leva à nouveau. Le peuple, las des exactions de ceux dont il attendait protection, se souleva à plusieurs reprises, soutenant notamment l'équipée d'un aventurier, Gondowald, fils bâtard de Clotaire Ier. En 586, les Burgondes assiégèrent et tuèrent l'usurpateur à Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges).

  • La reconquête ibère : les Vascons.

    Pendant ce temps, de l'autre côté des Pyrénées, une peuplade païenne se préparait à l'invasion. A l'abri dans leurs montagnes, les Vascons, Ibères non latinisés, constatant le désordre qui régnait dans l'ancienne Novempopulanie, eurent tôt fait de la désigner pour cible de leur prochaine conquête. Ils déferlèrent alors des Pyrénées pour occuper presque toute l'Aquitaine, qu'ils ravagèrent jusqu'à Bordeaux. Ils débaptisèrent l'ancienne colonie romaine, lui donnant le nom de Vasconie d'où est venu celui de Gascogne. Retranché au sud de sa nouvelle possession, le peuple vascon, avide de batailles, accomplit de fructueuses rapines dans les territoires mérovingiens. Certains pensent que les Vascons étaient en fait déjà là avant l'arrivée des Romains et que cette conquête ne fut en fait qu'une reconquête.

    A l'avènement de Dagobert Ier (629), l'autorité des Francs se raffermit dans tout le royaume. Les Vascons, après avoir subi quelques revers sérieux, durent se soumettre pour un temps (635). Malgré leur désir de revenir aux frontières d'Auguste et de reconstituer le royaume d'Euric, ils ne purent, à la mort du «bon roi», s'opposer au démembrement de leur territoire. Avec la venue des rois fainéants, la carence du pouvoir allait permettre à la Vasconie de reprendre son autonomie. Ses nouveaux chefs s'appuyèrent sur la féodalité laïque et surtout sur l'épiscopat.

    Entre 660 et 670, suite à l'alliance des Aquitains et des Vascons, l'ancien royaume de Toulouse renaquit. A sa tête, Lupus, ancêtre des ducs d'Aquitaine, suivit Félix. Eudes, lui succédant, étendit son influence jusqu'à la Loire (718).

  • La poussée arabe.

    Déjà pourtant se dessinait une autre menace. La Péninsule Ibérique était aux trois-quarts conquise par des hordes arabes qui se préparaient à passer les Pyrénées. En 720, elles franchirent le Perthus et s'attaquèrent à Toulouse. Eudes, luttant pour sauvegarder l'indépendance de ses domaines, épousa alors la fille d'Abi-Nessa, émir de l'Espagne du Nord. Au même moment, Abd-el-Raman, s'étant débarrassé de ce dernier, passa le col de Roncevaux pour envahir la Vasconie. Le massacre fut épouvantable. C'est ainsi que la ville d'Auch fut pillée et celle d'Eauze à nouveau détruite. Les Arabes marchèrent ensuite sur Tours, véritable centre du royaume. En 732, Charles Martel, venu au secours d'Eudes, les stoppa à Poitiers et les contraignit à refluer vers les cols pyrénéens et l'Espagne. Son intervention lui valut l'hommage du duc d'Aquitaine.

  • Sous la domination des Francs

    Après la mort d'Eudes (735), le duc Hunald dut à son tour prêter serment d'allégeance aux Francs. Une fois Charles Martel disparu, il se souleva en vain contre leur autorité. Son fils Waifre résista aux nouveaux conquérants jusqu'en 768, avant d'être assassiné dans des circonstances troublantes. Pépin le Bref, premier roi de la dynastie des Carolingiens, exigea en échange d'une autonomie de pure forme de 1'Aquitaine des otages choisis parmi les Vascons les plus influents. Ce n'est qu'à ce prix que la province put prendre pour duc Lupus Il, dernier fils d'Eudes. Par la Vasconie, qui conservait une relative indépendance, les Francs se trouvaient en contact direct avec les Sarrasins. Charlemagne, soucieux de maintenir ces derniers hors de son royaume, prêta au besoin main forte aux émirs du nord de l'Espagne, en révolte contre les califes de Cordoue. Ceci l'amena à séjourner souvent en Vasconie, où il incita les habitants à la pondération. De retour de la Péninsule Ibérique à la suite d'un échec subi devant Saragosse, l'armée de Charlemagne fut surprise en 778 par des bandes de montagnards vascons qui écrasèrent son arrière-garde au col de Roncevaux. Ce fut l'occasion pour le futur empereur de s'en prendre à l'Aquitaine et surtout à la Vasconie. Après avoir soumis le duc Sanche Ier, fils de Lupus, il installa sur le territoire, désormais assujetti, des comtes et des évêques francs. En 781, à l'âge de trois ans, le futur Louis le Pieux, fils de Charlemagne, fut sacré roi d'Aquitaine. Ce royaume d'Aquitaine, entièrement soumis à l'autorité de Charlemagne, allait de la Loire au Languedoc et avait deux capitales : Bordeaux et Toulouse. Il englobait donc la Vasconie, et Charlemagne espérait ainsi "diluer" l'identité vasconne. Restait un bastion difficile à faire rentrer dans le rang : les Pyrénées. Suite aux révoltes incessantes des Vascons, Charlemagne s'allia au Roi des Asturies, en Espagne, dans l'espoir de réduire les montagnards, mais le Roi des Asturies avait d'autres affaires plus urgentes et menaçantes : les musulmans établis au sud. Charlemagne avait délégué à des Comtes le soin de l'administration de la Vasconie, comme Adalric, dans le Fezensac. En dépit des efforts de l'Eglise qui prêchait l'intégration au royaume franc, la révolte était permanente en Vasconie, alors que l'Aquitaine s'était intégrée et que la Catalogne et le Languedoc participaient activement aux efforts de reconquête des terres du sud, soumises à l'Emir de Cordoue. En 800, alors que Charlemagne venait juste d'être couronné Empereur, les Vascons du Nord se soulevèrent une fois de plus, mais Sanche-Loup apparut, envoyé par Charlemagne et le Roi d'Aquitaine : il était le fils aîné de Loup II, Duc des Vascons disparu depuis trente ans.

  • Le duché de Gascogne

    Dans ce qui était l'ancienne Novempopulanie, les Vascons s'étaient regroupés autour de Sanche-Loup (Sancius-Lupus), puis de son fils aîné, Aznar-Sanche. Quand celui mourut, assassiné par le roi d'Aquitaine Pépin Ier, c'est son frère Sanche Mitarra (Sancius-Mitarra) qui prit le commandement du pays, en 836. Sanche Mitarra avait passé sa jeunesse à combattre l'Emir de Cordoue dans la Vasconie du Sud (Navarre et Haut-Aragon) aux côtés de son père. Ses qualités militaires mais aussi politiques le firent triompher de Pépin Ier qui lui avait déclaré la guerre. Les troupes de Pépin Ier avaient été repoussées sur la rive droite de la Garonne à l'époque où mourut Pépin Ier (838) : 68 ans après le coup de force de Charlemagne, la Vasconie avait retrouvé ses anciennes frontières naturelles. Le Roi franc Louis le Pieux, ayant à faire face à de nombreuses difficultés, reconnut à Sanche Mitarra le gouvernement de la Vasconie. A la mort de Louis, l'Empire fut partagé entre ses trois fils, dont Charles le Chauve, qui en reçut la partie occidentale et notamment le Royaume d'Aquitaine. Pépin II, d'abord dépouillé de son trône d'Aquitaine, en entreprit la reconquête, qu'il mena à bien grâce aux difficultés que connaissait Charles (les démêlés avec ses frères et les premières incursions normandes). Pépin II s'enhardit alors à pénétrer sur les terres des Vascons, en 852. Mal lui en prit car il fut capturé par Sanche Mitarra, qui le livra à Charles le Chauve. C'est à cette époque qu'apparut dans les textes le duché de Gascogne (852) dont Sanche Mitarra fut naturellement le premier Duc.

  • Les incursions normandes

    A partir de 840, les Normands arrivèrent sur les côtes atlantiques. Sur leurs embarcations, ils remontaient chaque année les fleuves pour piller le pays (Toulouse est mis à sac et brûlé en 844). Ils s'en prenaient tout particulièrement aux églises et aux monastères et exigeaient de lourdes rançons de la population. Condom, Eauze et Lectoure furent parmi leurs victimes les plus touchées. C'est à ce moment-là (autour de 854) que l'église transféra son siège d'Elusa, la vieille capitale de la Novempopulanie, à Auch, moins exposée, car bâtie sur un oppidum très abrupt, et dont Sanche Mitarra avait fait sa résidence ordinaire quand il ne combattait pas de l'autre côté des Pyrénées, son ennemi de toujours, l'émir de Cordoue, et ses alliés.

    Au Xème siècle, les pirates choisirent le nord de ta France, plus facile d'accès, pour se livrer à leurs raids dévastateurs. En 982, ils furent finalement massacrés à Taller, près de Castets, à une vingtaine de kilomètres au nord de Dax, par Guillaume, fils de Sanche III, duc de Gascogne. Le pays était délivré à jamais des hordes barbares.

  • Après Sanche Mitarra

    Sanche Mitarra disparut en 864. La Vasconie était de nouveau indépendante du pouvoir franc, et était devenue pour l'Empire un rempart contre les royaumes arabes de la péninsule ibérique.

    Le Duc Arnaud, neveu de Sanche Mitarra, prit alors le pouvoir, car le fils de Sanche Mitarra était encore trop jeune. La Vasconie du Nord connut un état proche de l'anarchie, notamment sous le coup des invasions normandes qui avaient repris : la plupart des évêchés et des monastères étaient désertés, les habitants des villes et villages fuyaient dans les campagnes. Les chefs locaux assuraient tant bien que mal un semblant d'ordre et de protection : le système féodal, avec ses seigneurs et ses châteaux forts, était en train de se mettre en place. Conformément aux coutumes, le pouvoir revint alors au fils de Sanche Mitarra, nommé Mitarra-Sanche, qui était de la même trempe guerrière que son père. Il parvint à maintenir les Normands sur la côte, à l'embouchure de l'Adour, tout le temps de son règne (871-886). Son fils, Garcie-Sanche, «le Tors», (Garsia-Sancius-Curvum) lui succéda de 886 à 920. A sa disparition, la Vasconie du Nord s'était encore agrandie du Comté d'Agen, par mariage, et le Roi de France, Charles-le-Simple, l'avait reconnu comme "Comte et Marquis sur les limites de l'Océan". Malheureusement, Sanche le Courbé, avant sa mort, décida de partager ses terres entre ses trois fils : l'aîné Sans-Garcia (Sanche Garcie) reçut la majeure partie du Principat (toute la partie occidentale, du Béarn à la Lomagne), qui devint la Vasconia Major (Grande Gascogne). Le second, Guilhem-Garcie, reçut la partie centrale, avec le Fezensac, entre Eauze et Auch, et le dernier, Arnaud-Garcie, l'Astarac, entre Fezensac et Bigorre

  • Vers l'éclatement de la Vasconie

    Ce partage malheureux conduisit petit à petit à un éclatement de la Vasconie, et la filiation princière rompue amena un système d'autorité importé du modèle franc : les rapports de vassalité, la féodalité, jusqu'alors inconnue en Gascogne.

    Sans-Garcie eut quatre fils : Garcie-Sans, Sans-Sancio, Guilhem-Sans et Gombaud et c'est Sans-Garcio qui lui succéda, mais mourut sans enfant, et c'est donc au troisième fils, Guilhem-Sans, qu'échut le Principat. Guilhem-Sans partit combattre en Navarre et délégua son pouvoir à son frère Gombaud. Il revint pourtant "aux affaires" lorsque les Normands se montrèrent à nouveau menaçants. Il décida alors de se débarrasser une fois pour toutes de ces dangereux voisins, et les battit à Taller en 982. Les Normands décampèrent et ne revinrent plus jamais en Gascogne.

    Le comté d'Armagnac, formé en 965, échut à Bernard à la mort de Guilhem-Garcie. Quant au Pardiac, il devint l'apanage d'un autre Bernard, fils d'Arnaud Garcie, suite au décès de ce dernier. Virent également le jour le comté dc Gaure et le vicomté de Lomagne. Le morcellement continua avec les générations, à tel point que le dernier duc n'avait plus aucun pouvoir. Sous la double égide de la puissance ecclésiastique et féodale, la Gascogne poursuivit toutefois son organisation. Quatre évêchés furent constitués et, à la veille de l'an 1000, il y eut plus de quatre cents églises construites. Les ducs, jouant sur ta faiblesse des premiers Capétiens, manifestèrent leur autonomie. Sanche Guilhem, fils du vainqueur des Normands, Guilhem-Sans, mourut sans successeur en 1032. Le mariage de sa sœur Brisce avec Guillaume V, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine fut à l'origine d'un conflit de succession qui dura jusqu'en 1052. L'un des principaux prétendants, Bernard Ier Tumapaler, comte d'Armagnac, se laissa alors dépouiller de son héritage par le petit-fils de Guillaume, Guy-Geoffroy, duc d'Aquitaine depuis 1058. Les ducs poitevins gouvernèrent la Gascogne pendant près d'un siècle, s'efforçant de réduire leurs vassaux à l'obéissance. Lors des croisades, nombre de nobles gascons intervinrent en Palestine, notamment avec la troisième armée du comte de Toutouse. Parmi les premiers croisés qui se couvrirent de gloire figurent, à côté de l'illustre Gaston IV de Béarn, Raymond dc l'Isle-Jourdain et Astanove, comte de Fezensac.

Liste des Bastides du Gers

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Poème Gascon

    Plasenço Plaisance du Gers
    E-s mès poulido que toun noum
    Plasenço
    En Armanhac a-s un renoum.
    Plasenço,
    La perlo dou couliè Gascoun,
    En aquèt loc plén d'arrisenço,
    Plasenço, Plasenço
    Canta-t encoère qu'èy mès boun,
    Plasenço

    Quoan e-t besèn d'en sus dou tuc de Lasserrado,
    que sièn joèns ou bièlhs,que hès truca lous côs,
    E-s coum'uo gouyato, berol esteniflado
    Au carèlh de Febus, t'espiant dans la berduro,
    T 'espiant dans la berduro
    Au mirailh de l'Arros.

    Quoan bajous, bet-tems j'a, qu'eros uo bastido
    Pausado en courouno s'ou prèts-heyt dous aynats.
    Puch lou roundéu dous sècles, tchic a tchic t'an bastido,
    De coulous de printéms, en permou qu'èy atau,
    Que t'aymon tous maynats.

    Davant la Boumbita, davant la Marciaquèso,
    Ne caut pas auè pou,que caut esté balénts,
    Bengats audi l'estiu, a la courso landèse,
    Pujant decap-au cèu, la clamou qui saludo,
    la clamou qui saludo,
    Un escart en deguèns.

    Aci, jamès l'abor n'amio la tristesso.
    Qui balho l'estrambord ? Lou ...Rubi..maquarèu !
    Cau-t besé dans lou prat pejunta la joènesso,
    Arcousant la bouhigo de cué qui e-s semblo
    Qui e-s semblo
    A un oèu !

    Se j'a plasé d'amou, j'a plasé de la taulo,
    Ayma, beué, minjà, aci a-t canton tout !
    Hemnos , hitjé, boun bî, desligon la paraulo
    disèn coum lous aujos,...e bibo l'Armanhac
    e bibo l'Armanhac
    Bibo lou Picopout !...

    Tu es plus belle que ton nom,
    Plaisance
    En Armagnac est ton renom
    Plaisance
    La perle du collier Gascon
    En ce lieu de réjouissance
    Plaisance, Plaisance
    Encore te chanter, c'est si bon.
    Plaisance

    Lorsqu'on te voit du haut de Lasserrade
    Des jeunes et des vieux tu fais battre les coeurs
    Telle une jeune fille, jolie, allongée
    aux rayons de Phébus, dans un nid de verdure
    Dans un nid de verdure,
    Te mirant dans l'Arros.

    Quand tu naquis autrefois, tu fus une bastide
    Posée en couronne par nos ainés
    Puis la ronde des siècles peu à peu t'a vêtue
    De couleurs de primtemps, parce que c'est ainsi
    que t'aiment tes enfants.

    Devant Bombita et devant Marciacaise
    Il faut du courage, il faut être vaillant
    Venez entendre pendant l'été, à la course landaise
    Montant vers le ciel, la clameur qui salue
    La clameur qui salue
    un écart en dedans.

    Ici jamais l'automne nous donne la tristesse.
    Qui nous enthousiasme ? Le rugby...macarel !
    Il faut voir sur le pré galoper la jeunesse
    Courir après la vessie de cuir
    Qui ressemble
    A un oeuf !

    Les plaisirs de l'amour, les plaisirs de la table,
    Aimer, boire, manger, ici , nous chantons tout !
    Femmes , foie et bon vin délient la parole
    Disons tels les anciens, "Vive l'Armagnac
    et vive l'Armagnac
    Vive le piquepoult !...

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